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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Jamal Hahnstall Mar 28 Juil - 2:31

    « Heee..... C'marrant, j'ai bu deux machins comme ça et j'arrive encore à voir que tu m'fais un doigt d'honneur... P'tain l'en faut combien d'ces trucs pour sourire comme un niais et tomber par terre tout seul ? »
    « Tche, il tombe bas le Hahnstall, pas vrai les mecs ? T'es pas drôle à te saouler comme ça mec, elle est où ta fierté ? Après c'est nul de t'insulter t'peux pas te défendre ! »
    « Et ton opinion, j'l'ai demandé quand Hm ? »
    « Toujours aussi chiant le mec. Aller, on s'en va, ça sent l'poisson pourris. »
    « Ça, c'est parce que t'as pas encore découvert s't'ai quoi une douche. »

    La voix presque lasse et sarcastique de Jamal suivit les 3 adolescents qui sortirent du bar, pointant des regards dédaigneux sur celui qui venait d'insulter leur supposé chef et commençant à murmurer des trucs mauvais sur son compte. L'indien les regarda faire sans sourciller. Fixement. À un moment, il crut voir leurs formes se brouiller et devenir floues. Il haussa un sourcil, une faible lueur d'espoir au fond du coeur... Mais un battement de paupières plus tard et tout redevint clair. Limpide. Des détails si fins tracés avec grâce impossible à brouiller. Le jeune homme perdu son ébauche de sourire et poussa un soupir. Le genre de soupir qui fait grimacer. Jamal se remit à fixer le verre qui se trouvait devant lui sur le comptoir de marbre blanc. Il observa la chope massive emplie d'un liquide ambré, la mousse blanche maintenant dans son estomac rendant le dessus du breuvage nu. Il avait encore ce goût de sève et de bois dans la bouche. Jamal grimaça. Un goût détestable. Dire que des gens buvaient de ce truc à chaque jour, s'y noyant même. Hurlant stupidement le nom du breuvage comme si c'était l'eau du paradis. Le jeune homme se plaisait à rire de ces gens idiots qui passaient leur temps dans des bars. C'était tellement futile à ses yeux, tellement plaisant à observer. Les gens saouls étaient drôles. Souvent, ils furent ce qui arriva à lui redonner le moral. Quand il lui arrivait de déprimer, il posait ses fesses au fond d'un bar et observait la clientèle, ne buvant pas. Se contentant de rire silencieusement de tous ces idiots qui noyaient leurs troubles dans la bière. Et aujourd'hui, il recherchait à être comme ces imbéciles. Il quémandait le droit de pouvoir connaître cette chose que les ivrognes recherchaient tant. L'oubli. Le vide. Il recherchait cet état qui rendait l'homme insouciant, stupide et badaud. L'ironie de la situation le fit sourire et son visage prit bientôt un air étrange entre le sourire niais et l'air béat d'un simple d'esprit. Il en était à sa troisième chope. Et pourtant il ne ressentait encore rien. Ses pensées étaient toujours là. Il arrivait toujours à comprendre avec certitude ce fait qui l'effrayait et qu'il tentait de fuir par n'importe quel moyen.

    Jamal Hahnstall était certes devenu pathétique. Les gens arrivaient à le craindre du moins à un certain minimum auparavant. Ils craignaient ses airs désinvoltes et sa langue pointue. Il avait une certaine réputation de coureur de caleçons. Certains admiraient même ses longs cheveux et son air sexy. Aujourd'hui, les gens murmuraient, fronçaient les sourcils et se demandaient pourquoi diable Jamal avait-il changé. Ses derniers temps, ses victimes de baise avaient largement diminuer. On pouvait dire que la seule chose qui avait réussit à l'exciter récemment se trouvait en ce moment sur le comptoir et tripotait machinalement une mèche de ses cheveux longs. Sa main. Je vous vois sourciller derrière vos écrans. C'est normal après tout, le grand Jamal qui préfère sa main à de la vraie chair masculine ? Quelque chose devait clocher. Mais le pire dans tout ça, c'était que depuis quelques semaines, le sexe n'intéressait plus l'indien. Cette réalisation l'avait franchement surpris. Lui qui ne trouvait rien qui l'amusait sauf les plaisirs de la chair se voyait maintenant assez bredouille devant cette gênante pensée que le sexe ne lui avait même pas effleuré l'esprit depuis des jours et des jours. Quelqu'un aurait pu penser qu'il était malade. L'autre sujet inquiétant, était que Jamal passait beaucoup trop de temps à s'enfermer dans son monde ces derniers temps. Il ne réagissait pas quand on le provoquait. Il se contentait de fumer ses cigarettes en silence et de ne pas se rendre compte que des gens lui parlaient. Personne n'avait eut de remarque sarcastique de Jamal depuis un moment. L'indien était... Distrait. Ce mot seul collé au jeune homme servirait sans doute à faire s'étouffer certains. Pourtant c'est bien ce qu'il était. Le sujet de tous ces changements ? Il s'agissait bien entendu du centre même de la raison pour laquelle Jamal tentait d'oublier. Un certain glaçon un peu trop sexy pour son propre bien. Cette pensée fit grogner Jamal. Migraine. Il la sentait monter dans ses nerfs, envahissant sa tête comme un fauve. La main basanée se saisit de la chope de bière. Il la porta à ses lèvres, lui jeta un regard dédaigneux, puis avala une énorme lampée d'une traite, reposant la chope sur le comptoir bruyamment. La grimace qui tordit son visage aurait pu convaincre n'importe qui de ne jamais se mettre à boire de la bière.

    Ce truc était infecte. Infecte et inutile. Lenn revint à son esprit. Ne l'ayant jamais quitter. Jamal n'arrivait pas à comprendre pourquoi son monde semblait se borner à tourner autour du glaçon. Il ne comprenait pas et ça l'inquiétait. Jamal n'aimait pas ne pas comprendre. Il voulait saisir, analyser et accepter. Mais il n'avait rien de concret, juste des troubles et des doutes. De quoi s'arracher les cheveux par poignées.


    « Hey mec..... T'as rien d'plus fort et d'moins..... J'sais pas..... Vomissant ? »

    Le regard noir que lui servit l'homme au tablier fut sa réponse. Il posa les yeux sur sa chope, remarquant que les bulles qui remontaient à la surface étaient réellement fascinantes. Il était pathétique et il le savait. Se noyer dans l'alcool n'allait simplement que lui donner un mal de tête cuisant. Et sans doute quelques mal de coeur. Il allait sans doute tomber de son tabouret, ivre mort et se réveiller sur le plancher le lendemain matin, le visage trempé de ses vomissements. L'idée le fit rire un moment, avant qu'il ne s'étouffe. Le visage réfugié dans la manche de son chandail noir moulant, il observa les coutures et les complexités du tissu. Pourquoi Lenn l'obsédait-il au point où il oubliait tout le reste ? Pourquoi cherchait-il tant à le connaître, à sa compagnie ? Il lui semblait maintenant qu'être seul sans le glaçon était trop solitaire, trop ennuyant. L'indien n'avait jamais eut besoin de personne auparavant. Il suivait le cours de la vie sans se plaindre des endroits étranges où elle le menait. Il se contentait de suivre sans afficher d'émotions. Mais il ne pouvait pas suivre avec Lenn. Non, il cherchait. Il voulait. Ça devenait ridicule. Pourtant, de voir les minimes réactions du glaçon, de le voir pencher la tête sur le côté ou presque sourire suffisait à le rendre heureux. IL se souvenait sourire seul dans son lit le soir en pensant à quelque paroles énigmatiques que le NUTS lui aurait dit. Il avait l'impression d'être une petite fille vierge et crétine qui obsédait sur un chanteur ou un acteur. Quelqu'un d'inaccessible. Inaccessible... Cette pensée lui fit mal. Jamal prit un air sombre. Lenn avait trop de pouvoir sur lui. Il lui faisait peur. L'indien ricana moqueusement de ses propres pensées. Lenn ? Faire peur ? Ce serait comme considérer qu'un lapin rose puisse effrayer quiconque. Ce pauvre petit flocon inoffensif aurait tôt fait de charmer tout l'institut et de sourire joyeusement avant d'effrayer quiconque. Du moins sauf durant ses crises.

    La pensée d'un Lenn glacé et refoidissant son entourage donna à Jamal un puissant sentiment de protection qui acheva de le faire grimacer à nouveau. Il tendit la main pour atteindre sa bière, mais manqua de chance et fit tomber le verre. Celui-ci eut le temps de déverser son contenu sur ses genoux et d'aller s'éclater sur le sol sous les yeux morts d'un indien perdu. Jamal tenta de se pencher pour ramasser les morceaux de vitre, mais manqua de basculer et de cramponna au comptoir. 9 doigts. Il voyait 9 doigts. Un sourire triste se posa sur ses lèvres. Il était saoul. Mais le glaçon était toujours là.


    « He he..... Tu sortiras jamais d'ma tête alors ? Pourtant..... On m'dit souvent qu'elle est trop vide pour être accueillante..... J'imagines que t'aimes l'espace. »


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Jamal Hahnstall
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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Alicia Feelise Jeu 30 Juil - 2:19

Que faisait-elle là ? Pourquoi était-elle venue dans un bar ? Elle ne buvait, pour unique boisson, que de l’eau ou des jus de fruits, n’avait aucuns rendez-vous avec quiconque – qui lui proposerait un rendez-vous ici de toute façon ? – ni même, tout simplement, aucune raison de venir dans un tel endroit. Pour tout dire, elle n’avait jamais mis les pieds au Requin Filou. S’intéressait-elle seulement à l’ambiance de ce genre de lieu ? Pas le moins du monde. Plusieurs fois, elle était passée devant la bâtisse. Elle n’en avait retenu que deux choses : on y criait beaucoup, et l’odeur de l’alcool était si forte qu’on la sentait même de dehors. Pourtant, ce soir là, Alicia s’était arrêtée devant la porte, hésitante. La curiosité s’était insinuée dans ses veines aussitôt qu’elle eut inhalé les émanations des boissons fortes. Pendant plusieurs minutes, sans rien dire ni bouger, elle avait écouté les bruits discernables depuis sa position. Des braillements, forts. Des hommes beuglant les noms des verres qu’ils désiraient qu’on leur serve – principalement de la bière. Rien de bien réjouissant. Alors, pourquoi restait-elle ainsi, partagée entre l’envie de découvrir ce qu’était une soirée au bar, et celle de déguerpir au plus vite ?

Ce fut finalement sa curiosité qui l’emporta. Bien que réticente, elle poussa la porte et s’engouffra dans la pièce. Elle eut d’abord un haut-le-cœur, tant les effluves d’alcool étaient excessifs. Elle avait l’impression d’avoir plongé la tête la première dans un océan de bière. Son nez se retroussa en une grimace de dégoût profond. Elle resta pourtant, l’espace de quelques instants, dubitative, juste à côté de la porte. Un pas de plus ? Non, maintenant qu’elle était entrée, elle voulait rebrousser chemin, oublier cette fâcheuse mésaventure. Elle en était désormais certaine : le Requin Filou n’était pas un endroit fait pour elle. Trop de bruit. Des odeurs trop fortes. Des têtes trop familières. Oui, celles des élèves qui s’amusaient à répandre les pires rumeurs sur elle, ceux qui trouvaient divertissant de la traiter de sorcière, de l’injurier. Son regard balaya la pièce. Beaucoup d’hommes. Presque tous déjà saouls. Inutile de rester plus longtemps. Il n’y avait rien d’intéressant ici. Il n’y avait rien pour elle. Mais son regard se posa soudain sur une silhouette, au bar, qui l’intrigua. Ces longs cheveux, ne les connaissait-elle pas ? Plissement des yeux, froncement de sourcils. Serait-ce … ? Non, ce ne devait pas être lui. Il ne sortait plus ces derniers temps. La personne en question manqua soudain de tomber du bar, se cramponnant au comptoir. Léger mouvement de la tête. Elle le reconnut.

«
Jamal. »

Murmure. Que faisait-il là ? Elle fit un pas en avant, comme pour aller à sa rencontre, avant de se raviser. Elle tourna la tête, à gauche, à droite. Pas de verre près de lui. Pas de beau jeune homme dans le coin. Il était donc seul. Nouveau froncement de sourcils. C’était donc vrai, tout ce que l’on racontait sur lui ? La rumeur disait qu’il n’était plus comme avant, qu’il avait changé. Il ne réagissait pas lorsque l’on se moquait de lui, il ne parlait presque à personne. Il était devenu indifférent, et sa langue ne claquait plus pour faire taire les importuns de paroles acerbes. On racontait même qu’il n’avait plus aucunes aventures d’un soir, que, désormais, aucun homme n’était capable de l’attirer. On décrivait un Jamal étrange, dont on se moquait avidement. Alicia ne croyait pas les ragots. Mais cela ne l’avait pas empêché de remarquer quelques changements dans son comportement. Après tout, ils partageaient la même chambre. Et c’était vrai qu’il était … distant. Comme absorbé dans ses pensées. Il sortait peu, lui, qui, d’ordinaire, quittait si souvent le dortoir. Et il ne répondait pas toujours lorsqu’elle lui parlait. A vrai dire, cela l’inquiétait un peu. Mais elle c’était dite qu’il traversait simplement une sorte de mauvaise passe. Peut-être avait-il besoin de prendre du recul, ou ce genre de chose. De telles pensées lui avaient parues stupides – on parlait de Jamal, pas de n’importe qui ! – mais elle s’était bornée à y croire, comme si elle espérait que cela ne durerait qu’un temps, qu’il s’en remettrait seul et, surtout, rapidement.

Le jeune homme marmonna quelques mots, couverts par le brouhaha ambiant. Alicia s’approcha de nouveau, cette fois ci, certaine de ce qu’elle devait faire. Ce lieu la rebutait, mais tant pis. Elle voulait essayer de lui parler, ne serait-ce qu’échanger quelques mots. Et, si c’était impossible, simplement être avec lui, quelques instants, lui montrer qu’elle était là, prête à l’aider s’il en avait besoin. Un léger sourire moqueur s’afficha sur ses lèvres à cette pensées, Jamal, accepter de l’aide ? Enfin surtout, admettre qu’il avait des problèmes ? Elle secoua la tête négativement. Même avec toutes les preuves irréfutables possibles, jamais il ne lui dirait s’il nécessitait une quelconque assistance. Il était trop fier et trop orgueilleux pour cela. Néanmoins, quoiqu’il en dise, il allait devoir supporter sa présence car, maintenant qu’elle l’avait trouvé, elle n’allait pas le lâcher. Elle voulait rester avec lui. Elle aurait même voulut savoir ce qu’il lui arrivait, ces derniers temps, mais c’était certainement trop demandé. Elle se contenterait de s’asseoir à côté de lui, tout simplement.

Elle était déjà presque à côté de lui, lorsqu’elle sentit une vive douleur dans son pied. Elle se mordit furieusement la lèvre inférieure en poussant un petit gémissement de souffrance. Elle recula d’un pas, pour remarquer des morceaux de verres étalés sur le sol. Elle avait marché sur l’un d’eux. Oubliant quelques instants le bout de la choppe qui meurtrissait son pied, elle posa son regard sur Jamal, s’apercevant du même coup qu’une tâche s’étalait sur ses genoux. Il ne lui en fallut pas plus pour faire le rapprochement. Il avait laissé tomber le contenu de sa boisson sur lui, et le verre s’était brisé sur le sol. Lorsqu’elle fronça de nouveau les sourcils, ce ne fut pas par incompréhension, mais plutôt par tristesse. Jamal était en mauvais état, en très mauvais état. Elle était à la fois désespérée et désemparée. Que pouvait-elle faire ? Comment pouvait-elle réagir ?

«
Jamal ? »

Une sorte de glapissement affligé. Etait-il si mal en point qu’elle le pensait ? Cette idée la terrifiait presque. Elle n’avait jamais eu affaire à lui, alors qu’il était saoul, ni même à une quelconque personne ayant trop bu. Devait-elle le laisser là, l’emmener dans un coin tranquille pour qu’il puisse dessaouler, tenter de lui parler ? En tout cas, elle l’empêcherait de boire davantage. C’était bien la seule chose dont elle était certaine. Pour le reste, tout était flou. Elle était partagée entre le désir brûlant de l’aider et celui – lâche – de s’enfuir. Elle se maudit intérieurement d’avoir seulement pensé à cette éventualité. Bien sûr qu’elle n’allait pas l’abandonner comme cela ! C’était évident ! Elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. Elle s’inquiéterait certainement bien plus en le laissant seul, que si elle restait avec lui, même si cette idée la désorientait. S’appuyant au tabouret voisin de celui où était assis Jamal, elle fit un léger bond pour contourner la zone accidentée, et prit place sur le siège. Avant de faire quoique se soit, elle voulait vérifier qu’elle n’avait rien de bien grave. Elle regarda rapidement sous son pied, pour voir qu’un petit bout de verre était planté dans la semelle de sa ballerine. Elle soupira intérieurement, soulagée de ne pas être venue pied nu, comme elle le faisait si souvent à Fake Pearl. Le morceau de la choppe n’avait creusé qu’une légère entaille dans sa peau, mais c’avait été suffisant pour lui faire mal. Elle le retira avec une grimace de douleur, avant de le poser sur le comptoir.

Son regard d’outre-tombe se posa alors encore une fois sur la silhouette à ses côtés. Elle ne savait pas par quoi commencer, ce qu’elle devait lui dire. Elle attendait, dans l’espoir que, soudainement, une idée lui viendrait à l’esprit, la meilleure solution, la seule chose à faire. Rien ne vint. Elle devait se débrouiller toute seule, rien ni personne ne l’aiderait. Alors tant pis, elle se jetterait à l’eau, et nagerait, coûte que coûte ! Elle ferait de son mieux, tout simplement. Non, plus que cela. Jamal ne méritait pas qu’elle fasse « simplement de son mieux ». Il méritait bien plus. Il fallait qu’elle fasse tout ce qui était en son pouvoir – et même l’impossible ! – pour l’aider. N’était-il pas son ami ? Sa main se posa, hésitante, sur son épaule.

«
Jamal ? Jamal … Qu’est ce qui se passe ? Qu’est ce que tu as ? »

Ses yeux exprimaient le désarroi le plus complet. Elle était totalement déroutée, incapable de comprendre ce qui arrivait à son ami. Et désespérée. Désespérée de ne pas savoir comment l’aider. Lui parlerait-il ? Elle l’espérait. Pouvoir soulager sa conscience, l’aider autant qu’elle le pouvait. Et même l’aider si elle ne pouvait pas. Tant pis. Elle trouverait un moyen. Mais son inquiétude ne pourrait se taire qu’une fois qu’elle saurait ce qu’il avait et, surtout, une fois qu’il irait mieux, qu’il ne serait plus saoul, et qu’ils auraient tous deux quittés ce bar …


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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Jamal Hahnstall Ven 31 Juil - 0:44

    L'indien colla sa joue contre la surface du comptoir de bois, les yeux vitreux et la mine fermée. Ses doigts s'étaient crispés sur le rebord où ils étaient accrochés. Quelques secondes plus tôt, quand Jamal les avait observé, il lui avait semblé en voir 9. Mais avec l'effet tanguant que l'alcool provoquait sur tout ce qu'il regardait, le 9 passait de 6 à 7 avant de revenir à 9, ajoutant à son mal de tête passif. Il fronça les sourcils, notant que les faibles lumières de néon derrière le comptoir illuminant des verres de cristal décoratifs heurtaient son regard. Les verres s'entre-mêlaient pour ne former qu'une seule masse informe de verre, se transformant en monstre bougeant seul. Un sourire vide se posa sur les lèvres du jeune homme. Vide de tout. Lui qui avait nourrit l'espoir que l'alcool servirait à éteindre son cerveau, lui permettant de faire n'importe quoi et de s'humilier totalement, était bien déçu. Il aurait voulut une nuit de folie, pour déverser toutes ces émotions et ces sourcillements qui l'assaillaient depuis des semaines. Il aurait voulut pouvoir faire tout ce que son instinct lui disait de faire sans que sa fichue conscience vienne l'agacer de ses agitements de doigts et de ses 'tsk' sonores. C'était trop demandé. S'il avait été du genre inconscient, Jamal aurait pu croire que c'était sa punition. Dieu le punissait pour ses agissements, pour avoir joué avec les autres sans éprouver le moindre remord. Cette pensée le fit rire doucement. Curieusement, au lieu de lui donner envie de danser et de rire grassement, l'alcool lui donnait envie de pleurer. C'était un curieux sentiment, ce voile d'indifférence triste. Comme un lourd rocher que l'on venait de poser sur sa tête et ses épaules. Ça n'aurait pas du se passer ainsi. Notamment parce que Jamal n'était pas triste. Oui, il détestait ce sentiment d'incompréhension. Il détestait aussi de se voir changer. Et il avait un peu peur. Pas une peur paralysante, juste une petite peur. Le genre qui rend nerveux et fait froncer les sourcils. Alors pourquoi avait-il envie de pleurer ? L'ironie de la situation allongea son sourire. Le monstre de verre continuait de se déformer, assaillissant ses tempes de douleurs aigus. C'était donc ça être saoul ? Franchement, il n'était pas très impressionné. Le goût n'était pas épatant et les résultats ne l'étaient pas plus. Surtout que Jamal voyait encore très bien les cheveux blancs, les yeux de glace et la peau parfaite. Les yeux du jeune homme se fermèrent et il fronça les sourcils. Il se saisit de ses cheveux à pleines poignées et afficha un sourire presque douloureux.

    Pathétique. Pathétique et vulnérable. Voilà ce qu'il était devenu. Pourtant ce n'était pas pour une grande chose. Simplement à cause d'une rencontre. Une rencontre toute simple. Avec une personne qui le rendait... Heureux. La joie. Un étrange sentiment qu'il n'avait jamais cru un jour ressentir. Peut-être était-ce cela qui le rendait mal à l'aise. de ressentir de la joie. Qu'une personne qu'il ne connaissait qu'à peine ait autant de pouvoir sur lui. Que Lenn arrive à le rendre heureux simplement en supportant sa présence. Il s'inquiétait, avait peur que le flocon devienne une drogue pour son système. La joie n'était pas dans ses habitudes. Elle le confondait et le rendait étrange. Il ne voulait pas dépendre d'elle. Parce que toute chose finissait par quitter ce monde. S'il n'avait jamais été heureux, il n'aurait pu souffrir du manque car il ne connaissait pas ce qu'il loupait. Mais dans cette situation, il suffisait que Lenn ne veuille plus le voir ou qu'il disparaisse pour qu'il ait mal. Oui, Jamal craignait le pouvoir que ce glaçon avait sur lui. Un pouvoir qui grandissait à chaque visite, à chaque regard... À chaque sourire. L'indien ignorait encore ce à quoi ses sentiments envers le flocon allait se transformer. Mais il était assez intelligent pour savoir que maintenant qu'il avait goûté à cette joie, à cette curiosité, à cette soif d'en savoir plus sur le glaçon, il ne pourrait pas arrêter. Alors il cédait les armes et décidait de laisser aller la dépendance. Mais avant de le faire, il voulait se noyer. Une fois. Pour passer la nuit en paix. Mais même cela on le lui refusait. Jamal ne savait pas comment gérer la situation. Il savait qu'il allait devoir se laisser emporter, les yeux bandés. Mais il avait le droit de grimacer devant l'idée. Lui qui avait été habitué au sarcasme et à la noirceur de son existence, se voyait gêné devant cette nouvelle facette de la vie. Lui qui n'avait jamais tenu à personne et qui avait réussit à ne jamais pleurer quand des gens qui l'aimaient le jetaient comme une chaussette, parce qu'il ne s'était pas attaché, se voyait confus. Confus de s'être entiché d'un glaçon qui ne retournerait sans doute jamais son besoin de sa présence.

    Dans la brume de son esprit qui se fichait de tout à présent, Jamal entendit un petit son de douleur. Lui qui venait de se demander ce qu'il ressentirait s'il se saisissait d'un morceau de vitre pour se l'enfoncer dans la main, si cela suffirait à le faire oublier le glaçon, fut momentanément surpris devant le bruit. Était-ce son imagination qui lui faisait voir d'avance le bruit qu'il lâcherait quand le verre mordrait sa chair ? Il tourna la tête, lentement, collant son autre joue sur le marbre maintenant réchauffé. Ses yeux vitreux cherchèrent des formes tangibles dans ce tourbillon de couleurs qu'était la pièce. Il distinguait à peine une silhouette aux longs cheveux. Ses yeux se froncèrent. Soudain, un agacement sourd lui parvint. Il voulait voir. Voir clair. Lui qui avait espérer être saoul, en était déjà lassé. L'alcool n'avait pas eut l'effet escompté. Ce n'était pas plaisant de boire. Il voulait déjà arrêter. Pourtant, tous ses membres étaient lents. Paralysés. Lourds. Il ne pouvait se lever. Et puis, il était si bien sur le comptoir, à moitié endormit... Quelque chose l'empêchait de dormir. Mais quoi ? Il avait l'impression vague de reconnaître la silhouette floue. Jamal. Pourquoi ce mot lui disait-il quelque chose ? Oui... Un mot familier... J...a...m...a...l... N'était-ce pas son nom ? L'indien cligna des yeux un moment, ses réactions plus lentes que la normale.


    « Jamal... C'est moi ça... Hm... J'ai un prénom marrant... »

    L'indien sourit un moment, riant de ses paroles. Pourquoi s'amusait-il ? Il l'ignorait. Tout semblait drôle en ce moment. La silhouette était trop floue. Elle contribuait à son mal de tête. Il ferma l;es yeux, poussant un grognement, laissant glisser sa main saisissant douloureusement ses cheveux sur le comptoir. La migraine était cuisante. Les saoulons n'étaient pas d'habitudes atteints de vomissements ? Pourquoi c'était sa tête qui souffrait ? Hmpf, il n'arrivait même pas à se saouler comme il le fallait. Jamal en avait marre. D'un coup, il ouvrit les yeux et souleva la tête, poussant un grognement en sentant son monde tanguer dangereusement. Il se leva, chancelant sur ses jambes faites en coton. Se tenant sur le comptoir, il marcha jusque derrière, où il trouva le robinet. L'allumant au plus froid possible et, sans hésiter une seconde, il enfouit directement la tête sous le jet, frissonnant devant la température. L'effet fut immédiat. La sensation de flottement et de flou le quitta d'un coup sec et il lança un juron sifflant quand l'eau glacée entra en contact avec sa nuque surchauffée. L'indien finit par fermer le robinet et redresser la tête d'un coup sec, ses longs cheveux trempés mouillant le sol et ses vêtements. Enfin. Enfin il voyait clair. Mais le flocon était toujours là. Un sourire mi triste mi sarcastique s'afficha sur ses lèvres. La salle tanguait encore un peu. Mais c'était beaucoup mieux. Son regard toisa un baril de métal rempli de bière avec dédain. Plus jamais.

    « Hey, toi là le mec aux cheveux longs, tu crois faire quoi là ??? T'as mis de l'eau partout et t'es pas censé être derrière le comptoir ! »
    « Oh hey désolé pour l'eau mec, mais si t'servais pas des trucs aussi mauvais, j'aurais pas eu besoin de faire ça. »

    Avec un sourire presqu'innocent, Jamal contourna le mec au tablier et retourna à sa place. Il toisa le tabouret et remarqua la bière collante formant une flaque dessous. Retroussant le nez de dédain, le jeune homme comprit que ce n'était pas une bonne idée. Il releva donc la tête et s'apprêta à quitter le bar, avant de s'arrêter net. Ses yeux clignèrent un moment, rivés sur la jeune femme assise au milieu des éclats de verre. Il y eut un moment de silence. Jamal se souvint vaguement d'une voix disant son nom. D'un cri de douleur. Son regard tomba sur le verre sur le comptoir. Poussant un soupir, il alla s'asseoir de l'autre côté de la jeune femme, détournant le regard pour ne pas avoir à la regarder en face. Une fois assit, il fixa ses mains sur le comptoir.

    « Salut Alicia. »

    Honte. Sentiment qu'il ne ressentait que peu souvent. Néanmoins, devant Alicia Feelise, une jeune femme qu'il admirait beaucoup et considérait comme l'une de ses seules amies, Jamal ne pouvait que se sentir honteux comme jamais. Il avait prit soin de l'éviter ces derniers temps. Parfois inconsciemment. Il n'était pas encore prêt à ce que quelqu'un d'autre que lui ait à savoir qu'il était dépendant à autre chose qu'à la cigarette. Qu'un certain glacier arrivait à le rendre heureux. C'était une faiblesse et il détestait avoir l'air faible. Plusieurs fois, il aurait voulut se confier à Alicia. Après tout, cette fille était l'une des seules à pouvoir lui donner des conseils décents. Et puis l'une des seules que Jamal appréciait. Il aimait sa compagnie calme. Et curieusement, Jamal se sentait protecteur envers la jeune femme. Il venait vite en sa défense quand des gens se moquaient d'elle. Des paroles interrompirent ses pensées. Il tourna presque timidement les yeux vers la sorcière. L'inquiétude dans ses yeux le fit grimacer et il retourna rapidement ses yeux sur ses mains. Devait-il raconter ? Cette pensée laissa un vide dans son esprit.

    « ..... Désolé que t'ai du assister à la chute du maître de l'ironie... Si j'avais su que t'étais là, j'aurais... Tenté d'avoir l'air moins con. Ha ha. »

    Jamal resta silencieux un moment. Alicia était importante pour lui. Une des seules personnes à qui il avait vraiment tenue. Normalement, il se fichait de ce que pensaient les autres de lui. Il était connu pour ça. Mais la jeune femme était différente, il voulait qu'elle l'admire et le respecte. Maintenant, de quoi il avait l'air ? Pathétique. L'indien se passa une main dans les cheveux nerveusement et finit par pousser un soupir. Ses sourcils se froncèrent tandis qu'il pesait le pour et le contre. Il jeta un regard en coin à la jeune femme, notant encore une fois son inquiétude, et se décida. Il afficha un demi sourire presque triste et sauta sur ses pieds, reprenant son équilibre difficilement. Il posa ses mains dans ses poches, par réflexe. Ses yeux tombèrent sur ses pantalons mouillés de bière, et il grimaça avant de tourner un air presqu'amusé sur son amie.

    « Er... Je crois que j'devrais nettoyer ça si j'veux pas qu'ça empeste pour toujours... Tu m'accompagnes ? J'ai... des trucs à te raconter. »

    Il détourna le regard sur le sol, mal à l'aise. Jamal n'aimait pas se confier aux gens. Il n'aimait pas ressentir des émotions quand il était habitué à son indifférence, sa nonchalance. Il avait besoin que quelqu'un l'aide à mettre de l'ordre dans le bordel qu'était sa tête. Et il espérait que ce serait Alicia.

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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Alicia Feelise Mar 11 Aoû - 20:58

Pourquoi mettait-il autant de temps à répondre ? Pourquoi ne se décollait-il pas du bar, pour lui parler enfin ? Alicia sentait monter en elle une sensation étrange, bercée entre l’agacement profond et la pitié. Non, elle n’était pas en colère contre Jamal. Elle l’était plutôt contre l’alcool, qui le rendait ainsi. Contre le fait qu’il avait bu. Et pourquoi d’ailleurs ? Pourquoi donc avait-il bu ? Un besoin à assouvir, quelque chose à oublier ? Mais alors quoi ? La jeune demoiselle n’aimait pas que les questions restent sans réponses. D’abord, parce qu’elle était curieuse, pas de manière malsaine mais plutôt une curiosité s’apparentant à une soif de savoir. Et puis aussi parce que les questions en suspend étaient souvent celles auxquelles on désirait le plus ardemment des réponses. Elle s’inquiétait. Et elle n’aimait pas s’inquiéter. S’inquiéter pour quelqu’un signifiait que quelque chose n’allait pas bien pour la personne concernée. Alicia ne supportait pas que les gens qui comptaient pour elle souffrent. C’était comme un sentiment qu’elle leur refusait. Parce que la souffrance était une sensation atroce. Elle le savait. Elle l’avait déjà expérimenté plusieurs fois. Elle ne voulait plus que cela recommence, autant pour elle-même que pour ses amis.

Une voix la tira de ses réflexions. Bien heureusement. Sinon elle se serait maudite d’avoir autant réfléchi alors qu’on nécessitait son aide – ou du moins, en apparence. Son visage se tourna vers la silhouette courbée, collée au bar. C’était Jamal qui avait parlé, d’une voix étrange, de celle qu’ont les hommes saouls. Il se mit à rire. L’étincelle qui animait les yeux de la brune était presque inquiétante. Entre colère noire et inquiétude. S’ils se mettaient à faire des plaisanteries aussi stupides, et à rire pour des banalités aussi peu amusantes, c’était qu’il était dans un état pire qu’elle ne le croyait. Elle en voulait à deux choses. A l’alcool et à elle-même. La raison de son aversion pour le premier était tout à fait claire et justifiée. En revanche, si elle s’en voulait, c’était parce qu’elle aurait pu arriver plus tôt, selon elle. Si elle n’avait pas autant hésité devant ce bar, peut-être aurait-elle réussi l’empêcher de boire une chope supplémentaire. Peut-être même aurait-elle pu l’empêcher de boire tout court. Ou elle ne l’aurait récupéré qu’un peu guilleret, tout simplement. Mais pas ainsi. Si elle n’avait pas autant attendu devant le Requin Filou, elle aurait certainement pu l’aider bien plus que désormais. Ses possibilités lui apparaissaient très restreintes. Alors que si elle était venue avant …

Elle hocha la tête négativement. Comment croyait-elle pouvoir l’aider, de quelque façon que se soit, si elle ruminait des pensées noires contre elle-même, ainsi ?! Allons, elle s’en voudrait plus tard, une fois qu’elle l’aurait sorti d’ici. Elle aurait tout le temps pour cela, pour regretter de ne pas être rentrée plus tôt dans le bar, et même de ne pas être passée plus tôt devant. Pour l’instant, ce qui importait était d’aider son ami, de découvrir ce qui n’allait pas et de faire tout son possible – et même plus ! – pour l’aider. Ses yeux d’outre-tombe se posèrent à nouveau sur Jamal. Elle voulut lui dire quelques mots, lui proposer de sortir. Insister s’il le fallait – même le traîner s’il résistait ! – mais elle n’en eut pas le temps. Il releva la tête, brusquement, en grognant. Puis, il se leva. A voir sa démarche chancelante et sa nécessité de s’appuyer sur le comptoir, elle devinait sans peine qu’il ne tenait presque pas sur ses jambes. Elle poussa un léger soupire. L’alcool avait décidément des effets bien dévastateurs. Elle préférait encore lorsque son ami était sarcastique au plus haut point, lorsque ses yeux vifs – et non aussi ramollis et éteints – lançaient des éclairs à quiconque passait un peu trop près de lui. Elle préférait le vrai Jamal, celui qui sortait presque tous les soirs en quête d’un corps masculin, celui qui n’hésitait pas à braver les interdits, celui qui partageait quelques mots avec elle, soudains plus doux que ceux crachés, amers, aux visages des autres. Pouvait-elle seulement se douter, que Jamal avait réellement changé, au point qu’il ne serait peut-être plus jamais le même, et détiendrait toujours dans ses yeux, cette lueur différente de l’habituelle rancœur qui les habitaient ?

Elle suivit son ami du regard, de son passage derrière le comptoir, jusqu’à sa tête qu’il enfouit sous le jet d’eau glacée. Froncement de sourcil, étonnement. Si elle était bien loin de connaître réellement les effets de l’alcool autrement qu’en les voyant, elle était d’autant plus ignorante sur les manières pour les dissiper un tant soit peu. Qu’on ne lui en tienne pas rigueur, elle était parfois bien naïve sur certaines choses qu’elle ne connaissait pas. Le barman protesta fortement lorsque l’indien redressa la tête, mouillant alors le sol. Jamal répliqua sèchement. Au moins, il avait gardé une certaine répartie, pensa-t-elle avec abattement. Néanmoins, elle tique sur le « aussi mauvais ». Se serait-il saoulé à l’aide d’une boisson qu’il détestait ? Ou y avait-il un autre sens, plus subtil ? Elle préféra passer outre, ne quittant pas des yeux sont amis, qui revenait vers elle. En fait, il ne sembla même pas s’apercevoir qu’elle était assise juste en face de lui. S’était-il donc enivré au point de ne même plus voir ce qui se trouvait en face de lui ?! Mélange d’agacement et de consternation, mêlé de préoccupation. Encore une fois. Qu’elle détestait se sentir aussi indécise !

Et enfin, ses prunelles se posèrent sur elle. Il cligna des yeux plusieurs fois, comme s’il aurait crut à une hallucination, à un tour de son esprit. Silence. Soupire. Alicia le regardait, presque indifférente. Ses yeux semblaient de rien vouloir exprimer, comme si son étonnement n’avait rien d’étrange, mais, pourtant, malgré ses efforts, elle ne pouvait empêcher l’inquiétude de poindre dans ses iris. Parfois, elle s’en voulait, de dévoiler aussi facilement ses émotions. Finalement, son ami décida de se joindre à elle, s’asseyant sur le tabouret voisin au sien, celui qui n’était, ni trempé de bière, ni au milieu des éclats de verre. Hésitation. Restait-il avait elle de son plein gré, ou se sentait-il forcé, parce qu’elle l’avait vu dans cet état ? Elle préféra ne pas y penser. Si sa curiosité était telle qu’elle voulait des réponses, ce genre de questions entraînait pourtant des révélations sur ce qu’on ne désirait pas savoir, la plupart du temps. Peur que ce ne soit pas la réponse escomptée. Il la salua, fuyant son regard.

«
Bonsoir, Jamal. »

Sa voix lui parut étonnement froide. Distante. Tendue. Presque courroucée. Elle s’en mordit la lèvre. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Lui donner l’impression qu’elle était en colère. Non, surtout pas. Mais elle n’avait rien pu faire pour contrôler son timbre de voix. Comme si l’exacerbation avait gagné, dans son combat intérieur, duel de sentiments. Son regard se fit plus doux, comme pour s’excuser. Il était hors de question qu’elle se montre dure envers lui. Il devait déjà être bien désespéré pour avoir désirer s’enivrer à la bière. Inutile qu’elle en rajoute avec cet agacement qu’elle ne comprenait pas. Pourtant, dans ses iris, une étrange pagaille. Mélange de douceur et d’inquiétude. C’était certainement cette préoccupation qui ressortait le plus, car Jamal tourna son regard, presque timidement vers lui. Comme s’il n’osait pas. Il grimaça aussitôt et détourna les yeux, plantant ses prunelles noires sur ses mains.

Il proféra quelques mots. Des excuses. « La chute du maître de l’ironie ». Ces mots la rendirent songeuse. Alors c’était donc vrai ? Toutes les inquiétudes qui l’assaillaient, qui rongeait petit à petit l’image qu’elle avait de son ami, ce n’étaient pas des chimères ? Elle n’avait rien imaginé ? Alicia se surprit à souhaiter que tout ceci ne soit qu’un cauchemar, qu’elle allait se réveiller bientôt et ouvrir les yeux, dans son lits. Que tout ceci n’ait été qu’une invention de son esprit, que Jamal l’ait rejoint malgré lui dans un mauvais rêve. Ce serait tellement plus simple, si tout ceci n’existait pas. Il était étrange de voir comme les changements dans l’attitude de l’indien pouvaient la bouleverser à ce point. Comme si, parce qu’il devenait différent, tout son petit monde menaçait de s’effondrer. Celui des Morts était constant. Pourquoi n’en était-il pas ainsi de celui des Vivants ? Encore une fois, la solution de facilité. Mais qu’y pouvait-elle, de vouloir toujours la simplicité ? C’était, visiblement, une caractéristique humaine. Il aurait peut-être été préférable qu’elle ne soit pas humaine. Ou même mieux. Qu’elle ne soit pas vivante. Qu’elle appartienne à ce monde, qu’elle connaissait bien plus que celui de la vie.

Nouveau silence. Que pouvait-elle donc ajouter à cela ? Il venait de confirmer ses craintes. Il avait réellement changé. Elle ne le connaissait plus aussi bien que ces dernières semaines, lorsqu’ils bavardaient encore ensemble. Que c’était-il donc passé pour qu’il devienne aussi différent ? Elle aurait exagéré si elle avait pensé qu’il n’était plus qu’un étranger. Pourtant, bien malgré elle, il risquait de se rapprocher, petit à petit, de cette définition, s’il ne lui laissait pas l’occasion de rattraper son retard. Elle tourna de nouveau vers lui, des yeux remplis d’inquiétude. A l’idée qu’ils puissent, un jour, s’ignorer ou, seulement ne plus partager les mêmes moments ensemble. Perdre son amitié serait terrible. Elle l’aimait bien trop, lui et son ironie, pour vouloir ne plus le fréquenter. Quoiqu’on en dise, elle était attachée à Jamal. Fut-ce ce regard qui le décida à parler ? Il se leva d’un bond, manquant encore une fois de tomber, mais réussi à se rattraper avant d’ajouter quelques mots, sur son pantalon trempé de bière. Une expression mi-figue mi-raisin se dessina sur son visage.

«
Comme, qu’est-ce qu’il t’arrive en ce moment ? Pourquoi tu ne me parles plus ? Pourquoi tu te renfermes ? Et, aussi, pourquoi tu t’es saoulé ? »

Entre sarcasme et sincérité. Elle regretta bien vite ses paroles, craignant qu’il ne les prenne mal. Il n’allait déjà pas bien et, en plus, elle se permettait de lui parler ainsi ?! Oui, ce soir, elle aurait bien des choses à se reprocher, une fois que cette affaire serait terminée. Tant de raison de s’en vouloir à elle-même, s’en devenait presque malsain !

«
Excuse-moi. Je ne voulais pas … »

Enfoncer le couteau dans la plaie ? Te blesser ? Me montrer aussi froide ? Et pourquoi pas tout en même temps ? Bref silence. Le temps de chercher ses mots. Trouver les bons, ceux qui pourraient expliquer un tant soit peu son geste. Pas forcément l’excuser. Juste le rendre … plus compréhensible ? Soupire.

«
Être aussi sarcastique. Je m’inquiète pour toi, c’est tout … »

Ajouta-t-elle à mi-voix, comme une confidence. Aveu inutile. Ses yeux parlaient déjà assez pour elle. S’il n’avait toujours pas remarqué qu’elle était anxieuse pour lui, il devait être aveugle ! Même la bière ne serait certainement pas une excuse valable quand au fait qu’il aurait pu ne rien voir. Mais elle n’avait pas à s’interroger là-dessus, il l’avait deviné depuis longtemps. Trop expressive, pensa-t-elle en soupirant. Elle descendit prudemment de son tabouret, pour éviter que son pied croise de nouveau un éclat de verre. Elle grimaça légèrement lorsque son pied blessé se posa sur le sol. Il lui faudrait certainement une ou deux minutes pour s’habituer à cette légère douleur lancinante, qui ne se faisait sentir que lorsqu’elle posait le pied par terre. Elle fit un pas vers la sortie, heureuse à l’idée de pouvoir enfin quitter cet endroit nauséabond et espérant obtenir bien des réponses à ses interrogations. Elle se tourna vers Jamal, prête à lui emboîter le pas, une fois qu’il se serait décidé à sortir d’ici.

«
On y va ? »

Un léger sourire s’afficha sur son visage. Douceur et compassion. Parce qu’elle sentait que son inquiétude se dissiperait bien vite, après ses explications. Parce qu’elle avait l’impression qu’elle allait se rapprocher de lui plus encore. Parce qu’elle l’aimait comme un ami cher. Parce que c’était lui, tout simplement.

[ 2000 MOTS ]
Ca t’apprendra ! A m’inspirer comme ça ! =P
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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Jamal Hahnstall Lun 17 Aoû - 17:24

    Jamal grimaça. Il n'aimait pas ressentir les regard perçants que lui jetait Alicia. Même en regardant ailleurs, il pouvait sentir les yeux bicolores percer sa chaire et atteindre son âme. Il se sentait misérable. Misérable d'avoir fait mourir d'inquiétude son amie sans même s'en être rendu compte. Il s'était attendu à quoi ? Qu'Alicia ne remarque rien ? Qu'elle continue de sourire joyeusement quand il l'évitait comme la peste ? Il ne faisait vraiment que penser à lui-même. Ça en devenait risible. Lui qui ne voulait surtout pas faire du mal à la jeune femme, qu'il voyait comme une personne chère à son coeur, finissait par faire exactement cela sans même y penser. Il avait simplement voulut qu'Alicia conserve une bonne image de lui, qu'elle ne remarque rien. Mais d'espérer cela, c'était comme de penser qu'elle était idiote. En l'évitant comme il l'avait fait, il avait simplement prouvé qu'il la trouvait peu importante et pas assez intelligente pour comprendre d'elle-même que quelque chose n'allait pas. Surtout que le fait même qu'il l'évitait n'était pas du tout suspect en lui-même, ooooh non. Il fallait noter ici la petite voix sarcastique qui se gaussait bien de Jamal dans sa tête. Le jeune homme afficha une sorte de sourire moqueur. Un sourire pour lui-même. Fallait vraiment qu'il arrête d'essayer de protéger les autres. Il finissait toujours par faire exactement le contraire quand il faisait ça. Pauvre Alicia quand même, avec le taux d'inquiétude qu'il pouvait sentir dans son regard, elle avait du se faire un sang d'encre pour lui. La vérité, c'était qu'Alicia lui avait manqué. Il s'était habitué à leurs rires et à leurs sourires complices. Il s'était habitué à ce qu'elle soit toujours là quand il avait besoin de parler à quelqu'un, ne serait-ce que pour échanger quelques plaisanteries anodines. Alors en fait, en l'évitant, il n'avait fait que se nuire à lui-même. Bravo Jamal, si t'avais pas touché le fond du baril avant, maintenant c'est fait.

    Les prochaines paroles un peu froides de son amie, teintées de reproches, eurent l'effet d'une petite claque sur son visage. Son coeur se serra. Soudain, il se sentait trop visible et maladroit, debout devant un comptoir, le pantalon trempé de bière. Il avait l'impression de redevenir un gamin, et que sa mère était en train de le gronder, l'ayant prit la main dans le bocal de biscuits. Cette image le fit sourire ironiquement. Si seulement il avait eut une mère normale, sans doute que cette scène aurait été un tant soit peu réaliste. Ce n'était pas le cas. Toutes les questions tranchantes que son amie venait de lui poser tourbillonnaient dans son esprit encore un peu mou. Qu'est-ce qui t'arrive en ce moment ? Bah, je deviens tranquillement fou et j'ai peur simplement à cause d'un mec qui a aucune expression. Pathétique non ? Ouais je savais que t'allais en rire toi aussi. Oh et je perd soudainement ma personnalité, rien qu'à cause de ce mec aussi. Ça aussi ça te fait rire ? Ch'te comprends, j'étais mort de rire hier justement en y pensant, j'ai même fait peur à des gens. Pourquoi tu ne me parles plus ? Bah parce que j'ai peur de ta réaction hein ? C'est quand même pas tous les jours qu'on devient idiot et pathétique, j'avais peur que tu décides que je te dégoûtes. Oh et parce que bon, si je te disais ce qu'il se passait, bah ça devenait plus réel tu vois ? Pourquoi tu te renfermes ? Parce que j'ai peur. Ouais, j'ai la trouille. J'aime pas l'effet que ce glaçon a sur mon système et ça me fait rendre compte que toi aussi t'as de l'influence sur moi. Pourquoi tu t'es saoulé ? Ça, c'est une histoire compliquée et stupide. Je suis sûre que ça t'intéressera pas. Ou alors si, après tu vas pouvoir y repenser et t'écrouler de rire. Ces réponses eurent raison du visage honteux de Jamal. Il sourit d'ironie. Comme s'il allait être capable de tout dire ça à Alicia... Il était un poltron, c'était bien connu, il osait jamais dire quelque chose qui allait lui donner des airs faibles. Pourtant, il allait devoir braver tout ça. Parce qu'il devait bien ça à cette pauvre Alicia. Il l'avait rendu folle d'inquiétude, la moindre des choses qu'il puisse faire pour se racheter, ce serait de se dévoiler un peu plus à elle, de lui prouver que leur amitié était basée sur autre chose que du vent.

    Les excuses d'Alicia le ramenèrent tranquillement à la réalité. Il aurait voulut qu'elle ne s'excuse pas. Après tout, elle avait raison d'être brusque. Il méritait ce qu'elle lui disait. Et c'était pas comme s'il était un gamin sensible, il pouvait prendre la critique. Les yeux gris de Jamal, en ce moment remplis d'émotions contradictoires et troublantes, cherchèrent le visage de son amie. Il était rare de voir Jamal si expressif. Normalement, dans ses yeux mystérieux, on ne pouvait déceler que de la moquerie et de l'amusement. Ici, on voyait le trouble, la peur et ce sentiment d'haine de soi même qui envahissait souvent l'indien. Pas que d'autres savaient que cette haine de lui même existait. Non, il préférait garder cela pour lui. Alors pourquoi s'ouvrir tant maintenant ? Pour prouver à Alicia qu'il lui faisait confiance ? Peut-être. Ou alors c'était l'alcool. Jamal attendit patiemment qu'Alicia finisse sa phrase, continuant de regarder son visage. Elle était belle. S'il avait été attiré par les femmes, sans doute que Jamal aurait fait de la jeune femme sienne. Il ne comprenait pas pourquoi tant de gens l'appelaient sorcière. Pourquoi les autres ne voyaient pas cette fragilité et cette beauté qui faisait de cette jeune femme une déesse. Cette pensée fit sourire Jamal. Depuis quand voyait-il en les gens autre chose que de la pourriture ? Décidément, il devenait de plus en plus mou. Mais si devenir mou voulait dire avoir des amis comme la jeune femme, il souhaiterait tout de suite devenir une flaque flasque et gélatineuse. Alicia se décida à soupirer, puis à terminer sa phrase. Les derniers mots cognèrent sur le coeur du jeune homme. Il afficha un sourire plus tendre, moins pathétique. Les paroles qu'il lança à la suite furent plus douces que les précédentes, il la remercia du regard.


    « Alicia... Je sais. T'as pas besoin de t'excuser, j'mérite bien pire de toute façon. Merci... De t'inquiéter, même si tu d'vrais pas. »

    C'était maladroit, mais au moins c'était direct. Jamal avait toujours eut du mal à communiquer ce qu'il ressentait. C'était sans doute un de ses plus grands défauts, ne pas vouloir paraître faible et donc ne jamais dire exactement la vérité sur ses sentiments. Pourtant, quand il arrivait à faire confiance à quelqu'un, ses sentiments sortaient de ses lèvres sans aucun problème. C'était peut-être pour ça aussi qu'il avait préféré se tenir loin de la jeune femme. Comme il finissait toujours par dévoiler ce qu'il ressentait à Alicia, il avait sans doute voulut se protéger en l'évitant, s'empêchant ainsi de raconter ce qui le troublait depuis quelques semaines. L'image de Lenn revint flotter dans son esprit, réveillant des émotions inconnues et raffermissant cette sensation de peur. Il devait parler de cela à quelqu'un, ne serait-ce que pour se déverser du trop plein de confusion qui envahissait son âme. Ça devenait ridicule, tout ça pour un jeune homme dont il ne connaissait presque rien. Ce ridicule était la cause même de son trouble. Lui qui n'avait jamais cru aux comptes de fée, surtout ceux qui finissaient par 'et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants' trouvait toute cette histoire extrêmement troublante et ironique. Si l'on comparait avec ce genre d'histoire, sans doute serait-il attribué du rôle de la princesse rougissante soupirant en pensant à son prince. Cette image des plus humiliante porta un immense sourire moqueur aux lèvres de Jamal et pendant un instant, il oublia sa situation. Il se voyait dans une grande robe pourpre à lancer des pleurs innocents à sa marraine la bonne fée, chère Alicia mignonne avec de petites ailes... Et ce cher Lenn en collants avec une cape sur son étalon blanc... L'image des collants troubla l'aspect ironique de l'histoire et soudain, son désir sourd pour le flocon fit casser en milles éclats le charmant conte qui se tissait dans son esprit.

    Pathétique. Et irrécupérable. Jamal soupira et regarda Alicia passer devant lui. Quand elle se retourna pour l'inviter à la suivre, l'indien fixait son pied. Il avait remarqué la grimace de douleur qui avait percé le visage de son amie. Ses yeux suivirent les tours du tabouret ou sa chère amie s'était assise. Il vit tout de suite les éclats de verre. sa gorge se noua. Ses yeux gris se relevèrent pour se fixer dans les yeux bicolores d'Alicia. Une idée se posa dans son esprit. Il la trouva tout de suite amusante. Son esprit moqueur lui, se tordait de rire car cette idée venue soudain concordait avec l'histoire ridicule qu'il se tissait auparavant. Jamal, s'approchant d'Alicia, afficha l'un de ses éternels sourires amusés. Sans dire un mot, il se pencha et prit Alicia dans ses bras à la manière d'un mari transportant sa femme. Il grimaça un moment, feignant quelques difficultés.


    « T'aurais pas mangé un ou deux croissants de trop toi ? T'es vachement lourde 'Lilica. »

    Bien sûr, il plaisantait. Une fille plus légère que la jeune femme ne devait pas exister ! Sans plus d'explications, Jamal sortit du bar sous les yeux hébétés de quelques saoulons aux yeux froncés sous la concentration. Les pauvres n'arriveraient jamais à saisir le sens de cette scène étrange avec leurs cerveaux embrouillés. L'indien chercha un endroit tranquille où il pourrait poser son amie et avoir une conversation sérieuse. Il n'avait pas l'intention de rentrer dans leur chambre, au cas où Taza serait là. Il adorait cette folle aux cheveux roses, mais c'était pas le moment de lui faire face. De plus, Alicia avait beau être légère, il doutait que ses bras ne flanchent pas avant la fin du trajet. Ses yeux tombèrent sur un petit banc de marbre dans un coin d'ombre, en face d'une des boutiques. À cette heure, l'endroit était plutôt désert ce qui était parfait. Il remarqua aussi la charmante fontaine tout prêt du banc et le bruit de l'eau l'apaisa presqu'immédiatement.

    « Je vais poser ta charmante carcasse sur le banc, et puis après j'comptes sur toi pour m'assaillir de regards meurtriers et pour me sortir les vers du nez. »

    Message peu subtil. En language Jamalien, ça voulait dire : Je suis prêt à me confesser. Faut juste que tu creuses un peu. Cela dit, il posa doucement la jeune femme sur le dit banc de marbre, avant de s'y écraser à son tour, oubliant de ce fait même ses pantalons qui commençaient à être moins trempés. Tout en réfléchissant, le jeune homme en profita pour tordre ses longs cheveux sur le sol, frissonnant encore quand quelques goûtes d'eau glacée glissèrent sur son dos. Il se demanda presqu'inconsciemment si c'était ce qu'il ressentirait si Lenn glisserait ses doigts froids sur son dos. Cette pensée le fit grimacer. Pourquoi n'arrivait-il pas à penser à autre chose qu'à ce fichu flocon ? Il devait vraiment être tombée solidement pour qu'il arrive si bas. Maintenant plus sec et bien installé, Jamal se mit à fixer ses mains. C'était plus facile de parler quand il faisant semblant qu'Alicia n'était pas là.

    « T'as du remarquer... Que j'suis un peu... Différent. »

    Petite pause, le temps de se donner quelques goûtes de courage.

    « En fait... J'ai changé à cause... À cause d'un mec. »

    Maintenant que la révélation principale était lâchée, il se sentait beaucoup plus à découvert. Cette sensation désagréable le fit grimacer et il fit encore plus d'efforts pour éviter les regards perçants de son amie. Pour détourner le sujet, il posa le regard sur le pied de son amie et demanda sur un ton coupable :

    « ... Est-ce que c'est très douloureux ? »

    Il était aisé de deviner que c'était la raison pour laquelle Jamal avait transporté Alicia. Ça se voyait dans son ton de voix presque timide. Maintenant, restait plus qu'à attendre la réaction de son amie...

    2036 mots
Jamal Hahnstall
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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Alicia Feelise Jeu 20 Aoû - 3:29

Jamal resterait toujours Jamal, quoiqu’il fasse. Essayait-elle de s’en persuader, ou le croyait-elle réellement ? Oui, elle craignait qu’il ne change radicalement, qu’il ne devienne un autre, qu’elle ne puisse plus le reconnaître. Mais une chose lui paraissait pourtant certaine, elle l’aimerait toujours autant. Même s’il venait à ne plus vouloir lui parler. Même s’ils s’éloignaient l’un de l’autre, que se soit volontaire ou non. Même si ce n’était qu’en souvenir de leur relation passée. Il est des gens qu’on ne peut pas oublier, qui marquent notre vie à jamais. Jamal faisait partie de ceux là. Pour qu’elle ne pense plus à lui, il faudrait lui faire un lavage de cerveau. Une idée qui la fit doucement sourire. Les progrès technologiques n’en étaient pas à ce point là, non ? Et puis, de toute façon, même une machine en serait incapable. Voila. Elle ne voudrait pas se laisser faire. Mais là n’était pas la question. Quoiqu’il puisse faire, quoiqu’il puisse dire, la jeune médium penserait toujours à lui. Parce qu’il faisait désormais partie intégrante de sa vie. Ils se voyaient si souvent, ne serait-ce que le soir, puisqu’ils partageaient la même chambre. Et elle était bien loin de vouloir le rayer de son existence.

Malgré ses actes de ce soir, avait-il baissé dans l’estime de la jeune fille ? Non. Pas tant qu’elle ne connaîtrait pas les raisons de son état, pas tant qu’il ne l’aurait pas éclairé sur le pourquoi du comment. Elle ne pouvait se permettre de juger sur la seule apparence. Elle en savait déjà bien assez sur les jugements hâtifs, sur ce qu’ils impliquaient, sur ce qu’ils provoquaient, et elle estimait beaucoup trop son ami pour lui faire cela. D’abord, elle voulait savoir ce qui lui était passé par la tête. Ensuite, elle y réfléchirait. Nul besoin de se précipiter. Ce serait certainement lui montrer qu’elle ne tenait pas à leur amitié. Ce qui était totalement faux. Elle l’appréciait énormément. Elle aimait cette apparente complicité qu’ils avaient développée, ces regards qu’eux seuls comprenaient, ces sourires qu’ils échangeaient, parfois sans réelles raisons. Elle aimait lorsqu’il lui parlait, que se soit simplement pour plaisanter avec elle, faire naître un rire de ses lèvres, ou pour discuter de sujets un peu plus sérieux qui le touchaient personnellement. Une impression d’être privilégiée, l’envie que cela dure, le désir de lui prouver qu’elle en était digne. Tout cela était beaucoup trop précieux pour qu’elle veuille le perdre un jour.

Quelque chose vint cependant la troubler. Le visage de Jamal. Jamais elle ne l’avait vu aussi expressif. Elle était habituée à cet air qui ne changeait presque jamais. Entre ironie et désinvolture. Mais pourtant, ce qu’elle voyant dans les prunelles de son ami, était tout autre. Tourbillon de sentiments, qui se mêlaient en quelque chose de confus. Elle comprit soudain, comme une réalité frappante, dont on ne s’était pas rendu compte, malgré son évidence, toute la complexité de ce qu’il ressentait. Dans les iris, autrefois impassibles, se lisaient la confusion, le trouble et quelque chose qui devait s’apparenter à une colère contre soi-même. Jamal lui apparaissait presque sous un autre jour. Une nouvelle facette de sa personnalité. Jamais elle ne s’était sentie aussi proche de lui. Il lui offrait ses ressenti sur un plateau, pour qu’elle en fasse ce qu’elle voulait. Pourtant, loin de se moquer comme auraient pu le faire certains – mais ceux là n’était pas ses amis – elle cherchait toujours plus profondément dans ses prunelles quelque information. Comme si elle désirait sonder son âme. Quelle qu’elle fut, Alicia était persuadée qu’elle était belle, en tout cas. Aussi n’était-ce pas mue par une curiosité malsaine, qu’elle dardait son regard sur celui de Jamal. Elle voulait simplement mieux le comprendre, savoir à quoi s’attendre. Parce que son unique but, ce soir là, était de déchiffrer ce qui l’avait poussé à l’ignorer, et surtout, à l’aider du mieux qu’elle le pourrait.

Le jeune homme formula quelques paroles, la remercia de cette inquiétude, selon lui, non fondée. Paroles douces et sourire tendre. Expression maladroite mais franche. Alicia lui rendit un sourire chaleureux en guise de réponse. Et un de ces regards qui signifiaient qu’elle le comprenait, mais qu’il ne pourrait l’empêcher de s’inquiéter pour lui. Parce qu’il comptait à ses yeux. Expression moqueuse sur les lèvres, il sembla soudain ailleurs, l’espace de quelques instants. A quoi pensait-il ? La jeune fille ne pouvait se douter qu’elle était présente dans son esprit, sous la forme d’une petite fée ailée. Elle aurait certainement ri doucement à cette image d’elle. Parce qu’elle ne s’était jamais imaginé sous la forme d’une marraine la bonne fée avec des ailes collées dans le dos.

Et soudain, elle se sentit décoller du sol. Elle poussa un hoquet de surprise en s’agrippant à ce qui se trouvait alors à sa portée – soit, le cou de son ami – avant de pouvoir se rendre compte de ce qui se passait. Elle se trouvait désormais dans les bras de Jamal, qui la portait tel que le ferait le mari pour la jeune mariée. Ou le prince pour la princesse. L’image de la situation lui apparut dans son esprit. Elle ne put s’empêcher de sourire largement à cette idée. Quel couple étrange ils formaient là ! La pression de ses bras se fit plus légère, tandis qu’elle se laissait faire sans broncher. Petite grimace, petite moquerie sur quelques croissants de trop. Elle lui adressa un regard faussement méchant. Froncement de sourcils, froncement de nez. Faisant comme si elle avait été vexée par ces paroles. Bien sûr, il n’en était rien. Mais si elle n’était pas entrée dans son jeu, cela n’aurait pas été aussi amusant, n’est-ce pas ?

«
Si j’avais su que tu me porterais, j’en aurais un peu plus abusé ce matin ! »

Et un léger rire fusa de ses lèvres. Soudain elle se sentait insouciante. Comme si le poids pesant de l’inquiétude sur ses épaules venait de se dissiper, en un éclair. Tous les soucis envolés, elle se sentait légère, libérée. Soudain, ils n’étaient plus Jamal et Alicia. Ils n’étaient plus, pour l’un, aussi confus qu’effrayé par ses sentiments, pour l’autre, morte d’inquiétude, pour celui qui devenait un autre, chaque jour qui passait, mais simplement deux amis qui plaisantaient, qui se comprenaient mutuellement. Deux amis un peu à part, dans leur bulle, oubliant le monde extérieur et tous ceux qui ne pouvaient interpréter ce qu’ils faisaient. Parce qu’eux seuls détenaient cette complicité indispensable. Ce fut, du moins, ce qu’il parut à la jeune femme, l’espace de quelques instants. Comme une bouffée d’oxygène, un regain d’énergie. Le moment à part, différent, nécessaire pour reprendre des forces, avant de s’attaquer à quelque chose de bien plus sérieux. Parce qu’elle savait que, la discussion qui suivrait, amènerait des réponses, mais aussi des interrogations. Car Jamal ne risquait pas de se dévoiler entièrement. Il allait certainement falloir le pousser à répondre. Ses impressions furent confirmées lorsqu’il lui indiqua son projet de la déposer sur un banc, pour la laisser ‘l’assaillir de regards meurtriers et lui tirer les vers du nez’. Tout en finesse, pensa-t-elle en souriant pour elle-même. Du Jamal tout craché.

«
Bien. »

Le ton de sa voix lui parut léger. Elle s’extirpait lentement de ce petit cocon, qui s’était tissé l’espace de quelques secondes entre eux, comme on s’échappe paisiblement d’un rêve doux et cotonneux. Revenir, petit à petit, à la réalité, fut moins difficile que si elle eut été réellement en train de rêver. Jamal la déposa sur le banc avec précaution. Elle eut l’impression d’être comme une petite poupée entre ses doigts. Si fragile et si facile à manipuler. Mais elle laissa ses ressentis de côté. Désormais, les choses sérieuses commençaient. Elle allait enfin, espérait-elle, obtenir des réponses à toutes les questions qu’elles se posaient ou, du moins, les principales. Elle se les remémora dans sa tête. Que lui était-il arrivé ? Pourquoi avait-il cherché à s’éloigner d’elle ? Pourquoi vouloir s’enivrer ? S’il répondait à toutes ses questions, se serait déjà un grand pas de franchi. Rien n’était joué pour le moment. Pendant quelques instants, ils n’échangèrent aucuns mots, le temps que Jamal réfléchisse et qu’il essore ses cheveux, encore trempés. Et sa voix brisa le silence.

Mal à l’aise et maladroit. Jamal semblait éprouver bien des difficultés à s’exprimer. Et, dans un sens, elle le comprenait. Il n’était pas du genre à se confier aussi facilement. C’était même tout un stratagème qu’il fallait mettre en œuvre pour pouvoir espérer soutirer quelques informations. Un des mystères Jamaliens encore sans réponses. Alicia avait bien quelques pistes. La fierté, certainement. Parce que, d’ordinaire, les gens n’aimaient pas vraiment montrer leurs faiblesses. Elle doutait du fait qu’il puisse s’agir d’un manque de confiance en elle. Elle pensait lui avoir montré, à de nombreuses reprises, qu’elle était tout à fait capable de garder ce qu’on lui disait pour elle-même. De toute façon, quel serait l’intérêt d’ébruiter les secrets des autres ? Si certains trouvaient cela divertissant, ce n’était pas du tout son cas. En considérait plutôt ce genres de choses comme … disons des cadeaux, qu’on lui faisait. Le terme n’était peut-être pas tout à fait exact, mais le ressenti devait être semblable. Parce que, se confier ainsi à quelqu’un, c’était comme lui accorder un grand pouvoir sur soi. C’était se livrer, à la merci de l’autre. La personne pouvait faire ce qu’elle voulait de telles informations. Autant la plupart des gens tenteraient d’en profiter que, quelques rares – dont elle faisait partie – essaierait, en apprenant plus sur son ami, de le soutenir, de l’aider. N’était-ce pas là le rôle d’une amie ?

Le regard d’Alicia, presque trop intense, mua soudainement, lorsqu’il lui avoua avoir changé à cause … d’un homme ! Ses yeux s’écarquillèrent, sourcils relevés. Depuis quand un autre homme lui faisait ainsi tourner la tête ? Qui était-il ? Comment avait-il pu le changer à ce point ? Qu’avait-il fait de si particulier, pour le troubler autant ? Avait-il seulement fait quelque chose de particulier ? Ainsi, plusieurs dizaines de questions se bousculaient dans sa tête. Parce qu’il paraissait presque impensable qu’un autre homme puisse le chambouler de cette manière. D’ordinaire, c’était plutôt lui, qui provoquait la folie des autres, avec toutes ses conquêtes ! Alors comment se pouvait-il que les rôles se soient si soudainement inversés ? La jeune demoiselle perdit son expression de surprise, pour une moue pensive. Le connaissait-elle, celui qui lui faisait tourner la tête ? Lui avait-elle déjà parlé ? Elle sentait même d’ailleurs la curiosité naître en elle, sur cet inconnu – qui ne l’était peut-être pas. A la fois, de par sa nature curieuse mais aussi, parce que, peut-être, elle aurait une solution à son problème. Après tout, si elle connaissait la dite personne, pourrait-elle s’arranger, obtenir un rôle dans cette affaire ? Si telle était la meilleure manière pour l’aider, alors elle n’hésiterait pas une seule seconde. Jamal pouvait lui demander tout ce qu’il désirerait, elle serait prête à tout pour adoucir sa situation.

Lorsqu’un bref silence s’installa, elle voulut l’interroger, laisser quelques questions s’échapper de ses lèvres. Mais surtout, sans le presser. Elle ne voulait pas paraître incorrecte ou trop curieuse. Ce n’était pas le but. Seulement, comment lui faire comprendre que ses interrogations avaient pour seul objectif de comprendre ce qui lui arrivait, et de tenter de l’aider ? Il n’accepterait certainement pas qu’elle s’en mêle, ni même qu’elle fasse un geste pour lui. Mais elle n’eut pas plus le temps de se questionner intérieurement sur la meilleure manière de procéder. Jamal venait de poser son regard sur son pied, en lui demandant, d’un air coupable, si elle en souffrait. Un léger sourire vint orner ses lèvres, tandis qu’elle lui répondait.

«
Non. Ça lance un peu quand je pose le pied par terre, mais ce n’est pas grand-chose. Pas la peine de dramatiser là-dessus. »

Sa voix avait pris une intonation un peu plus joyeuse sur cette dernière phrase. Comme pour tenter de détendre l’atmosphère. Même si c’était peine perdue. Car elle se doutait bien que les questions qu’elle allait lui poser le gênerait.

«
Tu veux bien m’en parler ? »

Alicia s’exprimait avec douceur. Elle n’avait ni l’envie, ni l’intention de le forcer à parler. Pourtant, elle savait que se confier faisait du bien, parfois, même pour quelqu’un comme Jamal. Toujours tout garder pour soi n’était pas bon. Il avait du s’en rendre compte, avec cette soirée. Pour ne pas en avoir parlé plus tôt, il s’était saoulé. Avait-il seulement obtenu l’effet escompté ? Elle n’en savait rien et, peut-être, au fond d’elle-même, espérait-elle ne pas le savoir. Il y avait des questions, dont on ne voulait pas connaître les réponses.

«
Qui est donc cet homme qui te rend ainsi ? Qu’a-t-il fait à mon Jamal pour qu’il ne me parle plus ? »

De nouveau, le ton de sa voix se voulait léger. Ce n’était pas par envie – ou besoin – d’insister sur ce fait. Simplement, elle désirait essayer de dédramatiser la situation, qu’elle paraisse moins désespérée. Parce qu’elle ne l’était pas tant que ça finalement, non ? Jamal changeait. Ce n’était pas le bout du monde. Tout le monde changeait. Malheureusement, tout le monde n’acceptait pas le changement. Et elle, l’accepterait-elle ? A vrai dire, elle n’en savait que trop rien, pour le moment. Elle préférait se consacrer à son ami, pour l’aider. Ensuite, seulement, elle réfléchirait à ce qu’elle en pensait. Pour l’instant, seul comptait ce besoin de comprendre et tenter de trouver une solution … si problème il y avait réellement, bien sûr, pensa-t-elle, avec une pointe de malice.

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Message  Jamal Hahnstall Sam 29 Aoû - 4:59

    Une grimace malaisée se posa sur les lèvres de Jamal et il poussa un soupir en cachant péniblement ses yeux sous des doigts bronzés. Décidément, il détestait vraiment parler de cette affaire. Et il détestait être si compliqué. Mais merde à la fin, il avait envie d'avoir l'avis de Lilicia, de lui expliquer pour ne plus qu'elle s'inquiète à son sujet... De tout faire pour arranger les bourdes stupides qu'il avait commis, surtout qu’elles étaient d’autant plus pénibles pour lui que pour son amie, mais malgré tout il avait encore du mal à communiquer sa faiblesse. Il savait bien que jamais Alicia ne le jugerait, qu'elle n'était pas du genre à se moquer des autres pour quoi que ce soit... Mais il avait tout de même cet étrange sentiment que quelque chose tentait de le retenir de dire ce qu'il avait à dire. Alors là, marre de marre. Oui, il avait toujours été un peu ‘handicapé’ au niveau des émotions. C’était à cause de cette vie de merde qui avait été la sienne. Quand on passe son enfance à voir du sang, des viols et des actes horrifiants, ça laisse sa marque. Quand on naît d’une mère odieuse qui ne nous a jamais aimé, ça marque aussi. Mais quand on perd la seule personne qui nous retient à l’humanité, un petit frère si innocent et ce pour une raison ridiculeusement inutile, ça fait un choc et ça créer des blocages. Eh bah Jamal avait un blocage. Et pas qu’un petit. Il avait apprit depuis longtemps à se tenir loin des gens, à ne pas s’en attacher trop profondément parce qu’ils finissent toujours par nous quitter d’une manière ou d’une autre. Et donc il avait vécu en observateur, regardant sa vie se dérouler sans lui, se moquant des autres sans prendre la peine de les connaître.

    Puis il avait réussit à vivre assez longtemps au même endroit pour que des gens s’intéressent à lui. Comme Alicia. Et subtilement, il avait apprit à baisser un peu la garde. Mais ce qu’il se devait de révéler à son amie, c’était la preuve qu’il changeait. Pour le mieux ? Pour le pire ? Ça restait à voir. Mais il ne voulait pas accepter qu’une simple personne puisse avoir autant de pouvoir sur lui. Parce que même s’il disait ne pas le savoir encore, il se doutait bien de ce que ses sentiments dévoilaient. Il était amoureux. Oui, amoureux. Peut-être qu’il ne l’était pas encore totalement. Peut-être qu’il n’en avait pas réellement conscience autre pars que dans son subconscient. Mais quoi d’autre que l’amour pouvait à ce point changer un homme ? On dit pourtant que l’amour rend aveugle, alors si elle peut nous priver d’un de nos sens, ne peut-être pas façonner un homme briser en homme présentable ? Jamal sourit d’ironie. Présentable. Il fut un temps où il se considérait comme le seul homme saint d’esprit en ce monde. Comme la seule personne qui méritait de respirer. Il voyait les autres comme des pantins, contrôlés par leurs instincts et leurs désirs, se mettant des idées de grandeur pour ne pas accepter le fait qu’ils étaient simplement des animaux. Mais aujourd’hui il voyait l’ironie. Il était humain, lui aussi. Il avait beau se dégoûter de cette idée qu’il voulait croire saugrenue, il le savait au fond de lui-même. Jamal était un homme. Jamal était un pantin. Jamal était aussi abrutit et faible que tous les autres hommes. Et si les premiers hommes qui parlèrent lancèrent des phrases primitives aux femmes qui leurs plaisaient pour les attirer, Jamal aussi avant envie de faire l’homme de Neandertal pour attirer son flocon à lui. La force de son désir pour ce glaçon était surprenante. Il lui arrivait souvent de se demander s’il arriverait jamais à coucher avec un autre mec sans que l’image du visage parfait de Lenn ne vienne le hanter cruellement au moment de l’orgasme. Comment le savoir quand l’envie de baiser ne lui était plus venue depuis des semaines ? Depuis la rencontre avec ce prince des glaces qui l’avait ensorcelé ? Et comment dire à cette femme, sa seule véritable amie, que le Jamal qu’elle admirait tant était devenu mou, tendre et honteusement sentimental % Qu’il pensait même être en mesure d’aimer ? Il avait peur. Peur de la réaction d’Alicia. Peur de s’admettre à lui-même ce qu’il se disait tout bas, peur… Peur d’être meurtrit.

    Bien. Un simple mot. Mais les mots sont si puissants… Ils peuvent marquer et meurtrir si facilement, tout comme ils peuvent émouvoir. Quelle ironie, si Jamal avait su que Lenn partageait son opinion en cet instant, surtout en ce qui concerne la poésie. La poésie n’avait jamais plut à Jamal. Il trouvait les mots confondants, pleins de sens cachés et de faux espoirs. Mais il lui arrivait, quand ses yeux tombaient sur quelques phrases poétiques, de relire plusieurs fois et de froncer les sourcils. Il refusait de s’émouvoir. Pourtant l’émotion était là, faisant fi de ses refus. Jamal était conscient de la présence d’Alicia à ses côtés, de son regard calme, patient. Il était plus que jamais heureux d’avoir une amie si compréhensive près de lui, prête à l’écouter et à le soutenir même dans ses erreurs les plus graves. Le regard de Jamal capta le soudain changement d’expression et un sourire triste se posa sur ses lèvres. Il ne put retenir un commentaire. Un commentaire pour se moquer. Car n’était-ce pas là ce qu’il savait faire de mieux, se moquer de sa propre personne pour détendre une atmosphère tendue ?


    « He, ça t’étonnes toi aussi ? Moi ça m’a jeté par terre… Faut croire que je suis vraiment tombé bas. »

    Il voyait les questions. Tant de questions finissant toutes par le même type de points. Toutes des phrases qui pétillaient dans les yeux flous de son amie. Oh comme il lui était reconnaissant de vouloir luter contre les questions, de refuser de céder à la tentation de les poser toutes en même temps. Sa tête était déjà pleine de ses propres interrogations, il n’avait nullement envie d’en ajouter d’autres. D’autant plus que sa tête était tellement bordellique qu’il avait du mal à s’y retrouver lui-même. Pour se changer les idées, mais surtout pour changer la direction de la conversation qui allait sans doute s’empêtrer dans les myriades de questions mélangées de Jamal et d’Alicia, Jamal chercha une sortie de secours. Il se rapatria sur le pied de son amie, meurtrie par la faute de ses conneries. Encore. Il lui semblait que ses mauvaises idées finissaient toujours par faire souffrir quelqu’un d’une manière ou d’une autre. C’était assez frustrant… Ses yeux détaillèrent le pied petit et presque mignon et il lui prit la soudaine envie de le chatouiller, comme il s’amusait parfois à faire pour faire sourire Alicia. Il était si rare de la voir sourire quand elle n’était pas avec des gens qu’elle aimait… Jamal adorait la voir rire à ses côtés. Il se sentait privilégié de pouvoir être celui qui faisait sourire la jeune femme. Ça le faisait sentir… Spécial. La réponse de la jeune femme fit sourire de nouveau tristement Jamal qui releva la tête. Un sourire marbrait les lèvres de son amie. Comme il le prédisait. Il soupira en hochant négativement la tête, comme une mère amusée par les conneries de son petit fils, mais en même temps partagée entre l’envie de le punir et de rire avec lui.

    « Dramatiser ? C'est quand même moi qui a joué les idiots en laissant des éclats de verre brisés sur le sol... »

    Jamal avait faillit ajouter 'quelqu'un aurait pu se blesser'. Mais il s'était retint. D'une pars parce que quelqu'un s'était évidemment blessé et que ça ne servait à rien d'exposer une évidence. De l'autre parce que normalement, il se fichait totalement des autres. D'autant plus que Jamal avait bien remarqué que la jeune femme avait tenté d'alléger l'atmosphère en prenant un air plus joyeux, alors il ne voulait pas encore plus la troubler avec encore plus de changement en lui. Le SEER était perdu, complètement confus. Il avait du mal à se reconnaître, comme quelqu'un qui se regardait dans un miroir et qui avait besoin de lunettes. Résultat ? Une masse floue et informe. Il voulait retrouver un semblant de terre ferme, quelque chose qu’il connaissait bien et qui lui donnerait moins envie de se pendre au bout d’une corde. Bon, il n’irait jamais à cet extrême… Mais ses sentiments pour le glaçon l’agaçaient et il en avait un peu marre de cette confusion. Il lui suffisait de vider son sac, d’ouvrir la bouche et de tout dévoiler à Alicia pour qu’il se sente mieux. Pourquoi c’était si difficile alors ??? La petite voix douce de son amie le rappella à la réalité, encore. ‘Tu veux bien m’en parler ?’ C’était pas une questions du verbe vouloir. C’était une question de peur. De vaincre ses doutes. De dévoiler d’un coup. Jamal chercha à puiser du courage dans les yeux bicolores de son amie. Évidemment, cela ne fonctionna que peu. Il était au bord du gouffre, quand Alicia se remit à parler. Ses paroles furent celles qui firent le déclic. Le remord qu’il ressentit d’avoir laissé trop longtemps Alicia dans l’ombre le rappella à l’ordre. Après un grand regard vers son amie, il poussa un soupir à fendre l’âme et baissa les yeux. Joignant ses mains ensemble, il chercha le courage de commencer.

    « Ce mec… Tu le connais sans doute. Même avant de le rencontrer, j’avais entendu des rumeurs… »

    Un mince sourire se posa sur les lèvres de Jamal. Un sourire doux. Le genre de sourire qui choquait sur un visage comme celui du jeune homme. Visage qui était normalement marqué par une grimace moqueuse. Ce sourire à lui seul prouverait sans doute à Alicia qu’il avait réellement changé… Mais que c’était pour le mieux.

    « C’est celui que tout le monde appelle le glaçon. Tu sais, l’mec qui peut geler tout dans les NUTS ? Maintenant… Tu sais. »

    Lenn. Le nom planait sur ses lèvres. Il aurait voulut le saisir, le caresser en le prononçant, mais les lettres l fuyaient. Les yeux du jeune homme se fermèrent. Et d’un coup la tension le quitta, laissa devant le regard d’Alicia, un Jamal fragile et doucereux. Le soulagement que ressentait l’adolescent d’avoir enfin pu avouer le sujet de ses changements à quelqu’un était indescriptible. Jamal réouvrit les yeux et ricana un peu, un rire amusé plus que triste cette fois.

    « Il s’appelle Lenn… Il ne montre jamais ses émotions, il aime pas sa surveillante, il fuit la compagnie et… Son odeur est celle de la glace et du jasmin. C’est à peu près tout ce que je sais de lui, pourtant chaque seconde… Il occupe mes pensées. J’ai… »

    Jamal ricana à nouveau et tourna ses yeux pétillants sur Alicia pour continuer le reste de ses mots. À mesure qu’il avançait, les aveux étaient plus aisés et le soulagement augmentait étonnamment rapidement.

    « Sans cesse envie de le voir... Mais le pire, c’est que je n’était pas du tout conscient… De ma soudaine ‘dépendance’ à sa personne. Je ne l’ai découvert qu’il y a quelques jours. Ça m’a choqué. Ça m’a fait… Peur. »

    Le regard descendit, laissant place à la honte. Il hésita. Alicia avait elle besoin de savoir la suite ? Oui, elle avait besoin.

    « L’alcool… Semblait un bon échappatoire. Je voulais… Oublier son visage. Je voulais penser à autre chose, rien qu’une nuit. Le plus risible, c’est que ça a totalement foiré. »

    1933 mots
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Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia] Empty Re: Alcohol is good for the conscience [PV Lilicia]

Message  Alicia Feelise Sam 19 Sep - 2:35

Jamal avait, bien évidemment, sentit son étonnement, lorsqu’elle eut apprit que c’était un homme qui le bouleversait. Et pour toute réponse à sa surprise, il n’avait fait qu’ironiser la situation. Ah, l’ironie. Certainement le meilleur sentiment au monde pour cacher ce que l’on ressent ! Il y avait tellement de ressentis, masqués derrière la phrase mesquine qu’il s’était adressé à lui-même. Pourtant, elle n’était pas d’accord avec lui. Non, il n’était pas « tombé bien bas », comme il semblait vouloir le croire. De tels sentiments – de l’amour ? Elle ne pouvait encore en être certaine – ne lui paraissaient pas mauvais en soi. Pourquoi le seraient-il, d’ailleurs ? Qu’y avait-il de mal à éprouver de l’attirance pour quelqu’un, au point d’en être littéralement obsédé ? Alicia oubliait peut-être qu’elle parlait de Jamal. Et elle se doutait bien que ce dernier n’appréciait pas de dépendre sentimentalement d’une autre personne. Ce qu’elle comprenait, malgré tout. N’avait-il pas toujours été indépendant ? N’avait-il pas toujours été celui qui rendait dépendant mais qui refusait de s’attacher ? – Elle pensait alors, principalement, à ses conquêtes. Le fait que les rôles soient inversés devait être vraiment perturbant. Non seulement elle le devinait, mais elle aussi elle le voyait – dans quel état il s’était mis pour cette raison ! Elle n’était pas prête de l’oublier … Et surtout, elle n’était pas prête de le laisser recommencer à l’oublier ainsi pour de tels prétextes !

Puis finalement, elle avait prit une expression plus songeuse, tandis qu’il lui avait demandé si son pied ne lui faisait pas trop mal. Il n’avait pas vraiment apprécié qu’elle lui réponde que ce n’était rien. Elle ne put qu’afficher un sourire amusé à l’expression qu’il prit. Entre l’envie de la réprimander et celle de rire avec elle. Allons, allons, ce n’était pas la première fois qu’elle se blessait. Et il avait déjà assez de soucis pour vouloir, en plus, se préoccuper d’une simple petite écorchure. Après tout, cela n’arrivait-il pas à tout le monde de briser un verre ? Et n’avait-on pas tous – ou presque – déjà marché sur ce qui en résultait ? Il fallait aussi dire qu’Alicia avait pour habitude de se promener pieds nus, et ce n’était donc ni la première, ni la dernière fois, qu’elle se faisait ou se ferait quelque chose au pied. Elle préféra pourtant ne rien ajouter à ce qu’il venait de dire. Inutile de se lancer dans un débat sans fin à propos de cette histoire. C’était un simple incident, comme il en arrivait tous les jours, et il n’avait pas à se sentir aussi coupable. Son sourire se fit plus rassurant, alors que ses yeux semblaient dire « ce n’est pas grave, oublions cela ». Elle ne voulait pas qu’il continue à culpabiliser de la sorte pour une simple petite blessure. Un peu de désinfectant, un pansement, et tout serait réglé. Restait à savoir quand elle se déciderait à aller à l’infirmerie – si elle y allait.

Elle était ensuite revenue à leur sujet de conversation – et d’interrogations, et d’inquiétudes pour la demoiselle. Il lui avait lancé un de ses regards à faire fondre un cœur de glace. Oh non, elle ne le forcerait pas à parler, elle comprenait très bien qu’il voulut garder pour lui ce qui l’effrayait. Mais elle avait pourtant posé la question, désireuse de savoir pour quelles raisons il était aussi étrange dernièrement. Et parce qu’elle voulait savoir si elle devait continuer à s’inquiéter ou non pour lui. Même si, de toute façon, pensa-t-elle, elle serait toujours un peu préoccupée par ce qui lui arriverait. Elle n’y pouvait rien, c’était un ami. Un ami très précieux. Et il était hors de question qu’un tel ami n’aille pas bien, sans qu’elle ne sache ce qu’elle pouvait faire pour l’aider ou, au moins, soulager un tant soit peu sa peine. Jamal poussa un long soupire. Alicia resta suspendue à ses lèvres, s’attendant à ce qu’il lui révèle ce qu’il avait sur le cœur, ou qu’il lui dise simplement qu’il ne pouvait pas lui parler. Il baissa la tête, elle fronça doucement les sourcils.

Et finalement, il se mit à parler. Quelqu’un qu’elle connaissait peut-être ? Machinalement, sans réellement s’en rendre compte, elle réfléchit à celui qui pouvait faire chavirer le cœur de son Jamal. Mentalement, elle rayait des noms, sans même y avoir pensé. Impossible que se soit Val, par exemple. Il le détestait bien trop pour cela. De même pour Paradolia, ou bien d’autres encore. Mais elle fut bien vite stoppée dans son élan – tout à fait futile, de toutes manières ! – par … un sourire ! Il étirait ses lèvres, lui conférait une expression douce, tendre. Quelle ne fut pas sa surprise ! Ses yeux s’arrondirent légèrement, sourcils relevés, elle observait son ami, l’étonnement peint sur son visage. Jamais elle n’avait vu un tel sourire sur ses lèvres. Lui qui, d’ordinaire, ne montrait qu’ironie et raillerie. Lui qui, d’ordinaire, se moquait des autres alors qu’ils étaient bien moins pensifs. Elle ne connaissait de lui que les rictus narquois, adressés à la plupart de ceux qu’il croisait, ou les sourires sincères qu’ils s’échangeaient, lorsqu’ils partageaient un moment ensemble pour plaisanter et rire. Mais jamais, jamais elle n’avait lu la tendresse sur son visage. Comme s’il avait été impossible, jusqu’à ce jour, qu’il puisse la ressentir. Pourtant, elle était bien là, dans son sourire. Si, auparavant, elle avait seulement pu remarquer qu’il était différent, elle avait alors la preuve irréfutable de son changement ! Et quel changement ! Celui « qu’elle connaissait peut-être » venait, sans nuls doutes, de réaliser ce qui aurait pu s’apparenter à un miracle. Et elle sut que, s’il devenait un autre, il deviendrait quelqu’un de meilleur. Non, il ne changerait pas pour l’oublier – car il fallait bien l’avouer, c’était l’une de ses premières craintes, surtout après la manière dont il s’était comporté avec elle – et il y avait même des chances pour qu’elle apprécie qu’il change.

Alors que son expression se radoucissait, et qu’un léger sourire flottait sur ses lèvres, Jamal évoqua « un glaçon ». Ce qui eut pour effet, de nouveau, de la surprendre. Oui, elle avait bien entendu parlé d’un N.U.T.S glacial – autant au sens propre qu’au figuré ! – elle en connaissait même un, non ? Serait-ce … ? « Il s’appelle Lenn ». Cette fois-ci, ses yeux s’écarquillèrent. Lenn ! Le Lenn qu’elle connaissait ? Bien sûr, il n’y en avait pas plusieurs. Mais … Ce Lenn ?! Celui aux longs cheveux d’argent pâle, et aux yeux tels des diamants ? Celui qui l’intriguait et qu’elle guettait parfois du coin de l’œil, se demandant si, un jour, elle se déciderait à l’approcher ? Bien sûr qu’elle le connaissait. Elle avait même déjà parlé à sa mère. A cette pensée, elle grimaça légèrement. Elle ne lui avait parlé qu’une fois, mais cette rencontre l’avait marqué. Sa mère le détestait et le lui avait bien fait comprendre. Alicia était restée à la fois troublée et énervée pendant plusieurs heures, ensuite. Elle avait même refusé d’ouvrir les yeux durant ce temps là. Parce qu’elle ne voulait pas écouter cette mégère cracher son venin sur son fils devant elle. Parce que ne voulait plus voir cette affreuse mère qui se permettait de dire de telles abominations sur lui. Oh non, elle ne connaissait pas Lenn personnellement, ni ne cherchait à le défendre. C’était juste que … elle n’aimait pas que l’on dise du mal des gens. D’autant plus lorsqu’elle n’avait jamais parlé à la dite personne. Elle faisait parfois des exceptions, mais uniquement pour les gens qu’elle aimait. Les autres, ceux qu’elle ne connaissait pas ou venait tout juste de rencontrer, avait droit à des regards froids, lorsqu’ils se permettaient de déblatérer ignominies et autres paroles acerbes.

Son ami continua ensuite, décrivant les quelques petites choses qu’il connaissait de lui et, aussi, son odeur. Un mince sourire attendri se déposa sur les lèvres d’Alicia. Comme une mère qui regarderait son enfant lui décrire son premier amour. Mais n’était-ce pas un peu le cas, en fin de compte ? N’était-ce pas la première fois qu’il éprouvait de tels sentiments envers une personne ? La différence tenait certainement au fait qu’elle tenait le rôle de mère. Ce qu’elle n’était pas vraiment dans la réalité. Elle préférait plutôt se considérer comme sa compagne de chambre, son amie et, éventuellement, sa confidente. Car il savait qu’il pouvait tout lui confier. Et puis, c’était ce qu’il était en train de faire, non ? Il redressa soudain la tête, lui adressant un regard pétillant. Son ricanement lui parut plus amusé, cette fois-ci. Il y avait au moins ceci qui ne changeait pas chez lui : l’ironie. Que serait Jamal s’il n’était plus jamais ironique ? Il lui avoua sa peur. Elle le comprit. En guise de réponse, elle lui offrit un sourire rassurant. Elle voulut lui parler, mais il baissa soudain la tête, honteux, avant d’ajouter quelques mots. Des explications sur son comportement de ce soir là.

«
On a tous cherché, à un moment ou à un autre, à oublier quelque chose. »

Oui, bien sûr. Elle-même pensait à cet esprit récalcitrant qui l’avait poursuivi durant des jours. Elle aurait tout fait pour s’en débarrasser. Bien qu’elle n’eut pas pensé à l’alcool. Cela n’aurait certainement fait qu’aggraver sa situation, de toute manière. Hésitante, elle posa sur une main sur son épaule. Pour lui dire que ce n’était rien. Que, de son côté, elle avait déjà tout oublié. Mais, de toute façon, pourrait-elle seulement lui en vouloir un jour ? Elle comprenait ses sentiments, les raisons pour lesquelles il avait agit ainsi. Et aussi pourquoi il ne lui avait pas parlé. Qui aimerait dévoiler ses faiblesses ? Alicia se sentait juste un peu triste, qu’il n’ait pas décidé plus tôt de lui expliquer. Au moins lui dire quelques mots, qu’il ne se sentait pas bien mais n’avait pas envie d’en parler. Mais tant pis. Ce qui était fait était fait.

«
Je te comprends. »

Elle avait déclaré cela presque trop abruptement, avec un air un peu songeur. Oui, elle comprenait. Elle comprenait tout.

«
Et, tu le sais, je suis là. Si je peux faire quoique se soit … Demande-moi. Je ferais n’importe quoi pour t’aider. Et je veux bien me creuser la cervelle pour trouver quelque chose qui nous ferait oublier ce glaçon. »

Elle avait ajouté cette dernière phrase d’un ton léger, amusé. Elle ferait tout ce qu’elle pourrait pour l’aider. Même si elle doutait pouvoir lui faire oublier celui qui l’obsédait, elle espérait au moins réussir à trouver quelque chose, n’importe quoi, qui rendrait ses soucis plus légers. Elle était prête à l’accompagner n’importe où, même dans ce bar atroce – bien qu’elle pensait qu’il n’y retournerait certainement pas de si tôt. Alicia fit alors quelque chose qu’elle n’avait pas l’habitude de faire. Elle passa son bras autour du sien, l’attrapant doucement. Elle voulait lui montrer qu’elle était là, avec lui. Et qu’importe les moyens.


[ 1823 MOTS ]
Pas très fière de moi sur ce coup là.
J'espère faire mieux au prochain.
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Message  Jamal Hahnstall Dim 1 Nov - 17:48

    Son dernier aveux coûta à Jamal. D'ailleurs, il n'osait plus relever la tête dans un sentiment de confiance, il la gardait résolument baissée, comme si elle portait le poids du monde sur sa nuque. Maintenant que c'était dit à voix haute, ça lui semblait si ridicule, si puéril... Mais surtout si faible. N'existait-il donc pas d'arguments plus frappants, de raisons plus valables que ce qu'il venait d'avancer ? Le jeune homme chercha futilement et fébrilement quelque chose de plus fort pour justifier son abus d'alcool, quelque chose de tangible et qui causerait à n'importe qui de lancer un "ah bon je comprends tout ! C'est vrai que c'est normal, moi aussi à ta place j'aurais fait ça...". Depuis quand avait-il besoin de l'appui des autres ? C'était nouveau ça... Et on ne peut plus troublant. Était-il devenu si vulnérable que pour une fois dans sa vie, l'opinion d'autrui lui était si nécessaire ? Il lui semblait que son propre opinion ne possédait plus aucun impact, qu'il était mou. Après tout, si celui-ci l'amenait à se saouler pour une raison aussi futile, était-ce réellement une bonne chose que de l'écouter ? Ne serais-ce pas mieux que de s'inspirer de l'opinion des autres pour continuer à avancer ? Un frisson parcourut le dos de Jamal quand la pensée soudaine que Lenn n'aurait certes pas été fier de son comportement traversa son esprit. Il se sentit encore plus honteux, l'image puissante du visage de Lenn se détournant de sa personne ancrée dans ses pensées. Jamal se remit à sourire tristement, s'avouant vaincu. Lenn avait pénétré ses défenses et s'était créé une place de choix dans son estime. Il devait l'accepter et ne pas en avoir peur. Combien de fois avait-il vu des gens se détruire eux-même simplement parce qu'ils ne voulaient pas accepter leur sort ? Combien de fois avait-il rit de ces gens si simples ? Combien de fois s'était-il toujours dit que peut importe ce qui lui arrivait, il se laisserait guider sans opposer de résistance ? Il n'avait jamais cru un jour dépendre à ce point d'une personne, c'était vrai. Sans doute était-ce ce fait en lui-même qui le remplissait d'appréhension. Et quand il avait comprit enfin que Lenn ne quitterait plus jamais ses pensées, que quoi qu'il fasse il serait toujours avec lui, le laissant impuissant... Jamal avait panniqué. Un instant. Tout petit. Il avait voulut se rebeller, refuser cette soudaine dépendance, la chasser, prouver qu'il contrôlait encore ses actions. Il refusait de se rendre à l'évidence, s'obstinant.

    Mais à quelle fin ? Pourquoi n'avait-il pas réussit à accepter ce changement ? Était-ce parce qu'il avait été trop rapide, trop radical ? Ou était-ce... La nature de ses sentiments qui lui faisait peur ? Cette pensée lui glaça le sang et il grimaça durement. Oui, c'était cela le coeur du problème. Il refusait de coller le mot 'amour' à ses sentiment, c'était trop sentimental et trop effrayant. Il ne voulait pas être un pantin contrôlé par cette émotion si catastrophique... Et pourtant, il ne pouvait renier que ce qu'il ressentait s'en approchait rapidement. C'était si ridicule ! Après tout, il ne connaissait Lenn que depuis si peu de temps... Mais il savait qu'il était fichu, que plus il voyait le glaçon, plus il tombait. Pourtant, Jamal ne pouvait arrêter de voir Lenn, il était comme une drogue pour son système. Cruelle ironie... Les mots d'Alicia le sortirent de sa soudaine rêverie nerveuse. Il écouta les paroles pleines de sagesse avec une pointe de sarcasme. Oui, tout le monde tentait toujours d'oublier par des moyens ridicules. C'était d'ailleurs une chose que Jamal adorait observer et moquer à une distance respectable. Il faudrait qu'il accepte l'idée qu'il était de ces gens, maintenant. Cruelle ironie doublement... Mais l'indien avait toujours su qu'il faisait partie de ces gens de qui il se moquait un peu trop, il le savait et l'acceptait. Mais aujourd'hui, il en avait la preuve véritable.


    « En tout cas... Ça m'fait réaliser que ch'suis comme tout le monde. Erf, quelle pensée de mauvais goût ! »

    Il grimaça avec exagération, riant sarcastiquement comme à son habitude. Il trouvait du refuge dans ses vieilles habitudes et tout en restant vulnérable devant Alicia, il faisait semblant que tout était normal et qu'il n'avait pas changé en se réconfortant dans son humour. Cet humour qui l'avait soutenu dans toutes les étapes de son existence. Existence que certains qualifieraient de pathétique... La main d'Alicia sur son épaule le réchauffa quelques peu et il se rendit compte qu'il avait froid. Toutes ces constatations sur lui-même l'éprouvait au point où il perdait toute chaleur. Il reprit des forces dans cette petite paume qui se voulait rassurante et au bout d'un moment, il couvrit la main délicate de l'une des siennes. Ses yeux regardèrent du coin de l'oeil le contraste des deux mains, l'une mince et blanche, l'autre robuste et bronzée. Il pensa soudainement avec une certaine tristesse que Lenn et lui étaient différents de la même manière. Lui était maladroit, ne contrôlant pas sa force et attaquant de ses mots sales. Lenn, était fragile et réservé, une statuette de cristal. Jamal avait constamment peur de faire du mal à cette créature magnifique et merveilleuse, il avait constamment la phobie de le heurter, de le blesser. Comment pourrait-il en être autrement ? Lui qui était si méchant, si violent... Comment pourrait-il se rapprocher d'un être si sensible sans que l'autre en ressorte brisé ? Il avait cette image d'un requin ayant cassé une statuette de cristal et tentant de la rassembler de coups maladroits de queue qui ne faisait qu'empirer les choses. Cette représentation véridique le fit sourire d'un sourire amer, ce genre de sourire que l'on a quand on constate une évidence qui nous laisse un mauvais goût dans la bouche. Puis, soudain, les mots 'je te comprends' semblèrent lui faire plus de mal que de bien. Il soupira durement, les sourcils froncés et laissa tomber lassement :

    « Je sais, Lilicia... Je sais que tu m'comprends... J'suis pas très difficile à comprendre de toute façon... Quand on analyse, on peut tout de suite voir que j'ai peur de m'attacher à Lenn. Que je suis pathétique aussi, ça c'est clair. »

    Les prochaines paroles de son amie le laissèrent songeur. Pendant un moment, il ne répondit pas et c'était comme s'il n'avait pas comprit. Il resta le regard dans le vague, prisonnier de ses pensées noires. Jamal comprenait qu'Alicia tentait de le rassurer. Il comprenait, il appréciait et il se demandait comment il avait fait pour se trouver une amie si dévouée quand il ne la méritait vraiment pas. L'indien avait toujours pensé que la jeune femme était trop bien pour lui, trop merveilleuse... Comme Lenn, il avait toujours peur de la blesser et de la faire souffrir. En y repensant, Jamal avait toujours ce sentiment envers les gens qu'il respectait. Sa soeur, Taza, son petit frère mort depuis si longtemps... Toujours il se sentait maladroit et ridicule à leurs côtés, comme une créature obsolète qui ne devait pas avoir d'amis. Il se sentait comme un monstre, un monstre qui essayait d'être ce qu'il ne pourrait jamais être quand il était avec elle. Et pourtant, il faisait des efforts, il voulait changer... peut-être que ce qui lui arrivait avec Lenn allait définitivement le transformer en quelqu'un de meilleur ? Cette pensée optimiste qui faisait tache avec le reste de son esprit sombre le fit sourciller et pendant un moment, il resta bête. Finalement, il tourna enfin son regard un peu perdu vers la jeune femme et il lança avec un léger sourire :

    « J'comprends ce que t'essaie de me dire Lilicia... Merci d'être là pour moi... Ça paraît peut-être pas, mais j'me rends compte que tu seras toujours là et j'apprécie. Mais... »

    Il s'interrompit, cherchant les mots pour communiquer ce qu'il voulait passer comme message, retournant dans le vague. Finalement, il revint et en profita pour rendre la main de la jeune fille en la déposant sur ses genoux recouverts de sa jupe. Il tenta un sourire sincère qu'il réussit assez facilement, ce qui le surprit.

    « Mais je crois pas que ce soit une bonne idée d'oublier Lenn. D'abord parce que j'pourrais pas. Après parce que... Même si j'changes... Je peux que devenir meilleur non ? C'est pas compliqué de me faire meilleur que maintenant, en tout cas... »

    Son regard fut distrait par la vue d'un surveillant qui leur jetait des regards aigus. Apparemment, il était trop tard pour avoir une discussion tranquillement... Et ce surveillant avait un air suspicieux, comme s'il pensait pouvoir détecter une possibilité d'adolescents en chaleur. Cette pensée manqua de faire éclater de rire Jamal, qui ne fit que sourire d'un air malveillant. Apparemment, certains ici ne connaissaient pas encore sa réputation de 'plus homo que ça tu meures !' Mais soudain, l'idée de rendre le surveillant furax et paniqué lui tenta beaucoup. Il jeta un regard à Alicia. Jamal ignorait si celle-ci avait aperçut le surveillant, d'ailleurs si elle ne l'avait pas encore fait, se serait encore mieux. Est-ce qu'il oserait... ? Oh et puis pourquoi pas ? Il était curieux après tout, ça lui arrivait rarement de se demander ça, mais là l'idée lui plaisait bien. Et donc, sans crier gare, l'indien attira la nuque d'Alicia de sa main, doucement, et posa directement ses lèvres sur celles de son amie pendant quelques secondes. Ensuite, il se dégagea et lui fit un clin d'oeil rieur.

    « Estime-toi chanceuse, t'es la seule fille qui s'est fait embrassée par le grand Jamal Hahnstall ! »

    La sensation des lèvres légères et douces d'Alicia sur les siennes lui semblait toujours présente et bien qu'il n'avait pas ressentit ce puissant désir qui l'envahissant quand un homme était devant lui à ce moment, il comprit pourquoi certains hommes aimaient mieux les femmes. Celle-ci sentaient si bon et étaient si douces... Mais Jamal se souvint soudain de sa mère et eut presqu'un haut le coeur. Bon, Alicia sentait bon et était douce, mais on repassera pour les autres. Il vit du coin de l'oeil le surveillant, insurgé, se jeter de pas hystériques vers leur direction et eut un énorme sourire amusé. Il lança à Alicia, se levant prestement :

    « J'crois qu'on est mieux de fuir, le monsieur a pas l'air heureux de voir mes soudaines envies de lèvres féminines ! »

    Il lui tendit la main dans une invitation silencieuse, attendant patiemment sa réponse, le visage toujours rieur. Mais dans ses yeux, si on cherchait assez profond, il était facile de deviner la reconnaissance. Jamal avait taquiné son amie en l'embrassant, mais ça avait aussi été son moyen de la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour lui... Il espérant vraiment qu'elle pouvait la voir, cette reconnaissance. Parce que Jamal avait toutes les misères du monde à exprimer ce sentiment farfelu... D'ailleurs, il se détestait souvent parce qu'il se trouvait incapable de remercier sincèrement son amie. Au moins, il lui offrait un baiser pour se racheter... En espérant que c'était suffisant !

    1816 mots
Jamal Hahnstall
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